La poétique des traducteurs: la passion au cœur d’un ouvrage

Sortie DVD : Des voix dans le chœur d’Henry Colomer

Henry Colomer filme la passion au travail avec une sobriété touchante dans la mise en scène de ses documentaires. Dans Ricercar (2010) il suivait avec sa caméra le travail de deux facteurs de clavecins exceptionnels. Il suit ici le travail des traducteurs Sophie Benech, Danièle Robert et Michel Volkovitch, soulignant, cherchant leurs mots afin de respecter la musicalité de chaque poète dans la traduction selon l’idée que le texte du livre est fait pour être lu. Loin d’être un travail monacal silencieux, la traduction est avant tout orale pour trouver la formulation appropriée, pour que la poésie renaisse de la transformation linguistique que constitue ladite traduction. Il est ici exclusivement question de traducteurs de poésie, spécialité particulière dans ce métier, qui permet notamment de dialoguer avec l’âme des auteurs originels pour trouver l’association de mots la plus juste. Henry Colomer possède cette sensibilité particulière qui lui permet dans tous ses films de saisir au plus près la passion au sein d’un savoir-faire artisanal ou de la science comme dans sa fiction poétique rétrospective Nocturnes (2006). Le métier de traducteur se fait ici métaphore du travail du cinéaste qui doit traduire au mieux aussi une sensation d’être au monde. Le film donne dès lors cette douce ivresse de se retrouver dans une mise en abyme de traductions infinies, entre le poète traduisant son monde, le traducteur, traduisant le poète, le cinéaste traduisant la poésie de la passion des traducteurs, le spectateur traduisant le cinéaste… Un film court tout en élégante poésie !

 

 

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Des voix dans le chœur – Éloge des traducteurs
d’Henry Colomer
Avec les interventions de Sophie Benech, Danièle Robert et Michel Volkovitch
France, 2017.
Durée : 65 min
Sortie France du DVD : janvier 2018
Noir & Blanc
Langue : français.
Éditeur : Les Films du Paradoxe

Cyber et Crypto sont dans un bateau

Cet article trouve son origine dans la coexistence de deux appellations pour une même réalité : une monnaie qui existe sous forme de code informatique et n’a pas d’autorité centrale d’émission, dont l’historique des mouvements est impossible à reconstituer et qui, comme l’argent liquide, ne peut être récupérée en cas de perte, à savoir le bitcoin, dont le nom signifie littéralement « pièce de monnaie numérique » et qui est désigné, avec ses petites sœurs moins connues, sous les noms de « cybermonnaie » ou de « cryptomonnaie ».

On l’a vu dans cet article consacré à une conférence sur la terminologie économique organisée au ministère des Finances, les bitcoins et consorts appartiennent officiellement à la catégorie des « cybermonnaies », comme l’atteste la liste de termes spécialisés publiée au Journal officiel. Ce terme a été adopté notamment par le site Cybermonnaies.com, qui se présente comme un manuel en ligne « pour les nuls » désireux de progresser dans cet univers, et pourtant on rencontre toujours très fréquemment l’appellation « cryptomonnaies » pour désigner ces mêmes monnaies d’échange valables uniquement sur internet et totalement dénuées de support physique. Sachant que les deux préfixes cyber– et crypto- ont des sens différents, on peut se demander comment ils peuvent coexister pour désigner la même chose.

Le Littré ouvre la série de mots commençant par cyber– en définissant ainsi ce préfixe : « se rapporte  à tout ce qui a trait aux nouvelles technologies via internet ». Il vient du grec kubernêtikê, qui signifie « art du pilotage ». La première définition de la cybernétique est d’ailleurs : « Nom donné par Ampère à la partie de la politique qui s’occupe de l’art de gouverner ». Il est à l’origine des mots cyberespace, cybercafé ou cybernéticien (« technicien, chercheur ou ingénieur en cybernétique »). Tous ces termes se rapportent à internet et il paraît donc logique que des monnaies qui n’existent que sur ce réseau soient qualifiées de « cybermonnaies ».

Par ailleurs, comme le rappelle le Littré, crypto– est un préfixe issu du grec kruptos, qui veut dire « caché ». On le retrouve ainsi dans toutes sortes de mots amusants tels que cryptobranche, cryptocéphale, cryptogame, cryptoneure ou même cryptocommuniste, des adjectifs décrivant des corps dont sont cachés respectivement les branchies, la tête, les organes de la fructification, les nerfs ou qui adhèrent secrètement aux idées du parti communiste. Mais, dans le domaine qui nous intéresse, l’aura de mystère et la dissimulation associées aux monnaies virtuelles les rapprochent davantage de la cryptographie (l’art d’écrire en caractères secrets), ou simplement du cryptage (moyen par lequel un message est rendu inintelligible en l’absence d’un décodeur approprié). Car cette dimension secrète est bien caractéristique de ces monnaies – oserais-je dire que c’est leur raison d’être ? Bref, sur le plan de la raison, rien ne s’opposerait à l’appellation « cryptomonnaies ».

Au terme de ces réflexions, je distingue toutefois une nuance entre cyber- etcryptomonnaies. La première appellation me semble plus neutre, et à ce titre peut-être préférable : elle désigne des monnaies qui n’existent que sur internet, point. On ne peut en déduire que leurs utilisateurs chercheraient nécessairement à rester anonymes ou à blanchir de l’argent, ce qui n’est pas le cas, pour des raisons étymologiques évidentes, des cryptomonnaies, qui sentent davantage la fraude fiscale et l’échange en ligne sans traces d’objets douteux. Préférer cryptomonnaies à cybermonnaies, finalement, équivaudrait un peu à qualifier tous les « accusés » de « coupables ». Dans cette logique, l’ambition de la Suisse de devenir une « Crypto Nation » n’est peut-être pas une excellente idée si le pays veut faire oublier sa réputation de paradis fiscal (c’est aussi l’avis du Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz).

Traduire en Europe aujourd’hui

Journée professionnelle à Cognac
Vendredi 16 novembre 

 

Conçue et coordonnée par Littératures Européennes Cognac et Matrana, cette journée propose un programme destiné aux traducteurs, aux professionels et étudiants du métier du livre.

Participation gratuite, inscription obligatoire avant le 7 novembre.
Pour vous inscrire, vous rendre sur le site de Matrana.

LA RETRAITE DU TRADUCTEUR

Trop jeune pour y penser ? Détrompez-vous ! Le vieillissement des très nombreux baby-boomers met en péril le système de retraite par répartition dans la plupart des pays occidentaux. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire nos politiciens (souvent plus âgés que nous), la France n’échappera pas à la flambée des cotisations et au déficit, voire à la faillite, des caisses de retraite. Sachez en outre que vos maigres cotisations de professionnels libéraux sont déjà bien loin de vous garantir une retraite dorée. Comme la plupart des chefs d’entreprise, vous devrez donc économiser si vous souhaitez arrêter de travailler avant votre mort, autant donc regarder dès aujourd’hui la situation en face et prendre les mesures nécessaires…

 

LE POINT SUR LA SITUATION ACTUELLE

Les traducteurs sont des professionnels libéraux, leur retraite est donc administrée par la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales) à laquelle sont rattachées dix caisses distinctes (les sections professionnelles) assurant pour son compte le recouvrement des cotisations et le service des prestations du régime. La section professionnelle des traducteurs s’appelle la CIPAV (la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse des professionnels libéraux). En prévision de votre future retraite, vous cotisez obligatoirement à un régime de base et à un régime complémentaire.

Auto-entreprises

Si vous êtes auto-entrepreneur, vos cotisations au régime de base et au régime complémentaire sont calculées sur le total des recettes de votre entreprise, donc versées seulement si vous réalisez un chiffre d’affaires. Mais pour pouvoir effectivement valider des trimestres de retraite, votre chiffre d’affaires (après déduction d’un abattement forfaitaire de 34 %) doit dépasser certains seuils :

Activité Validation 1 trimestre Validation 2 trimestres Validation 3 trimestres Validation 4 trimestres
Prestations de service BNC et activités libérales 2 166 € 4 332 € 6 498 € 8 664 €

Suite à la réforme de l’auto-entreprise, ces seuils ont été abaissés en mars 2014. Pour vérifier si vous avez rempli ces conditions depuis la création du régime en 2010, visitez le site myAE.fr.

En février 2014, un rapport de la Cour des comptes a relevé dimportantes irrégularités dans la gestion des retraites des auto-entrepreneurs par la CIPAV. Cette dernière n’aurait notamment pas inscrit leurs cotisations sur ses comptes et donc pas enregistré leurs droits à la retraite ! Encore plus grave, elle semblerait minorer les droits à la retraite complémentaire des auto-entrepreneurs en leur attribuant un nombre de points de retraite inférieurs à ceux auxquels ils pourraient prétendre. Pour remédier à la situation, la Cour des comptes a émis des recommandations urgentes afin que les droits à la retraite des auto-entrepreneurs soient régularisés, mais dans sa réponse à ce rapport le président de la CIPAV a préféré tout nier en bloc et demander la création d’une caisse autonome de retraite spécifique à la population (sic) des auto-entrepreneurs.Face à cette attitude déplorable, les associations professionnelles s’organisent. Si vous souhaitez exprimer votre mécontentement, adressez-vous à la Fédération des auto-entrepreneurs (FEDAE).

 

Autres entreprises individuelles

 

Pour les autres traducteurs indépendants, le régime de retraite de base repose sur un principe de cotisation en deux temps : la cotisation provisionnelle et la régularisation (cotisation définitive). Vous cotisez à ce régime en fonction de vos revenus de l’année N-2 ou en fonction du revenu estimé pour l’année en cours si vous venez de créer votre entreprise. Si votre revenu professionnel 2014 s’avère supérieur au revenu anticipé, une majoration sera appliquée lors de la régularisation de votre cotisation 2014, en 2016 (majoration de 5 % si le revenu définitif est inférieur ou égal à 1,5 fois le revenu estimé et majoration de 10 % si le revenu définitif est supérieur à 1,5 fois le revenu estimé).

La retraite de base des professions libérales présente en outre une particularité : depuis 2004 et contrairement à la plupart des régimes de base, c’est un régime à points. Ces points sont acquis par une cotisation répartie en deux tranches :

  • la tranche 1 correspond à la partie du revenu inférieure à 85 % du plafond de la Sécurité sociale et sur laquelle vous versez une cotisation de 10,10 % en 2014. Cette cotisation donne droit à un maximum de 450 points. Le plafond de la Sécurité sociale s’élevant en 2014 à 37 548 € par an, la tranche 1 correspond donc au revenu inférieur à 85 % de cette somme, soit 31 916 €.
  • la tranche 2 correspond à la partie du revenu allant de 85 % à cinq fois le plafond de la Sécurité sociale (soit de 31 916 € à 187 740 € en 2014). Le taux de cotisation affecté à cette tranche est de 1,87 % cette année et donne droit à un maximum de 100 points.

Pour les périodes antérieures à 2004 (avant la mise en place du régime actuel à points), 100 points sont attribués par trimestre cotisé.

Le montant de la retraite des professions libérales est calculé suivant trois paramètres : le nombre de points acquis, la valeur du point et le taux de liquidation. Sachant que la valeur du point est fixée par décret au 1er avril de chaque année, le taux de liquidation varie selon la durée d’assurance (calculée en trimestres). Ce montant pouvant être réduit par un coefficient de minoration (décote) si vous n’avez pas cotisé le nombre requis de trimestres.

Les conditions pour percevoir une pension de retraite complète sont les mêmes que pour le régime général, soit un âge minimum de départ à la retraite compris entre 60 et 62 ans selon l’année de naissance (pour l’instant !), et entre 65 et 67 ans pour bénéficier du taux plein sans remplir les conditions de durée de cotisation. La durée de cotisation pour prétendre à un taux plein avant 65 ans étant fixée entre 160 et 166 trimestres suivant la date de naissance.

 

LES MOYENS D’ANTICIPER

Vous l’avez sans doute compris : entre une durée de cotisation qui s’allonge et des points dont la valeur à tendance à diminuer, mieux vaut se constituer sa propre cagnotte. Pour cela, différentes solutions s’offrent à vous, mais pour résumer, il faut en retenir trois principales :

 

Le contrat d’épargne retraite dit « Madelin »

 

Le principe de ce placement créé par la loi Madelin est de permettre la constitution d’une retraite complémentaire qui sera restituée sous forme de rente venant s’ajouter aux pensions de retraite obligatoires, tout en offrant une déduction fiscale des primes versées. Autrement dit votre effort d’épargne sera financé en partie par une économie d’impôt.

 

Il existe trois types de contrat retraite Madelin : le contrat monosupport (investi dans des fonds en euros peu rentables, mais totalement sûrs), le contrat multisupport (investi dans des fonds en actions, souvent plus rémunérateurs, mais aussi plus risqués, car dépendant des performances des marchés financiers) et enfin, le contrat en points (qui transforme les sommes versées en points de retraite dont la valeur ne sera connue qu’au moment du départ à la retraite).

 

Le principal avantage du contrat retraite Madelin est la déduction des sommes épargnées de vos bénéfices professionnels, donc plus votre taux marginal d’imposition sera élevé, plus l’économie d’impôts réalisée sera importante. Dans la pratique, les experts en gestion de patrimoine estiment qu’au vu des contraintes, la souscription d’un contrat dans le cadre fiscal de la loi Madelin ne présente un réel intérêt que pour les contribuables dont le un taux marginal d’imposition s’élève au moins à 30 %.

 

En effet, les contraintes sont importantes :

  • Une fois que vous avez adhéré, vous êtes obligé de verser chaque année une cotisation minimum sur votre contrat.
  • Ce type de produit d‘épargne retraite affiche en général un taux de rendement assez faible.
  • C’est un placement « tunnel » qui, sauf quelques rares exceptions, ne peut être débloqué que sous forme de rente à l’âge de la retraite.

 

Le plan d’épargne retraite populaire (PERP)

 

Comme le contrat Madelin, le PERP est un produit d’épargne à long terme qui permet d’obtenir, à partir de l’âge de la retraite, un revenu régulier supplémentaire sous forme d’une rente viagère, mais contrairement à lui, il est ouvert à tous (pas seulement aux travailleurs non-salariés) et peut être reversé sous forme de capital (à hauteur 20 % de la valeur de rachat du contrat ou en totalité pour le premier achat d’un bien immobilier). Le PERP offre surtout l’avantage de n’imposer aucune cotisation minimum, cependant le contrat Madelin est bien plus généreux en terme de déduction fiscale annuelle (maximum 69 464 € contre 30 038 € pour le PERP en 2014).

 

L’assurance vie

 

Si ces contrats « tunnels » relativement contraignants vous font peur, il vous reste toujours le placement favori des Français : l’assurance vie. Ce contrat d’assurance, que les étrangers confondent souvent avec l’assurance décès, permet de faire fructifier des fonds pour un projet à long terme tout en bénéficiant d’un cadre souple et d’avantages fiscaux.

 

Le principal atout de l’assurance vie par rapport aux deux alternatives précédentes est sa flexibilité : pas de cotisation obligatoire, le choix d’une sortie en rente ou en capital, une vaste gamme de supports d’investissement (les unités de compte sur les contrats multisupports peuvent être des actifs financiers de tous types), différents modes de gestion (libre, profilée ou sous mandat) et des frais souvent réduits par une concurrence féroce.

 

Le régime fiscal de l’assurance vie est régulièrement menacé d’être remis en cause, mais reste pour l’instant très favorable aux épargnants. À l’heure actuelle, les gains tirés d’un contrat d’assurance vie sont imposés, mais uniquement en cas de rachat (retrait de fonds), total ou partiel, et ce au prorata des sommes retirées et de la durée de détention du contrat au moment du retrait. Pour un contrat de plus de 8 ans, les rachats annuels sont exonérés d’impôts jusqu’à 4 600 € (9 200 € pour un couple). Au-delà, l’éventuel excédent est intégré au barème de l’impôt sur le revenu, ou, si vous avez choisi le prélèvement libératoire, imposé au taux très avantageux de 7,5 %. En revanche, contrairement au PERP et au contrat de retraite loi Madelin, les versements sur l’assurance vie pendant la phase de constitution de l’épargne ne donnent droit à aucun avantage fiscal.

 

Ces trois différents produits d’épargne peuvent être souscrits auprès des banques, compagnies d’assurance, organismes de prévoyance ou mutuelles. Alors afin d’éviter toute mauvaise surprise à l’heure de remiser vos dictionnaires, faites un point dès aujourd’hui sur votre situation et vos besoins d’épargne pour financer votre retraite !

Traduire un document administratif : pourquoi faire appel à un traducteur assermenté ?

L’implantation de votre business à l’étranger soulève une multitude de questions auxquelles vous n’avez pas pensé auparavant. C’est tout à fait normal car l’internationalisation demande une organisation et une rigueur irréprochables. Au fur et à mesure de l’avancement de votre projet vous pourrez vous confronter à des démarches administratives qui nécessiteront l’intervention d’experts, notamment quant à la traduction de vos documents. En faisant un tour sur le web ou en demandant conseil à votre entourage, vous allez entendre des termes comme “traduction assermentée”, “traduction certifiée”, “traduction légale” ou encore “traduction jurée”. EAZYLANG vous a préparé un mini-guide pour vous aider dans les démarches d’officialisation de vos documents.

Pourquoi traduire un document administratif ?

Selon le pays d’implantation que vous visez, la langue peut être différente de la langue officielle de votre pays (ou même de l’alphabet). Par conséquent, toute démarche administrative entraînera la traduction de vos documents. Au-delà de vos documents d’état civil, d’autres besoins de traduction surgiront selon votre projet. Créer un partenariat, répondre à un appel d’offre, officialiser vos contrats – un traducteur assermenté doit intervenir pour rendre recevable la traduction de vos documents administratifs. Néanmoins, selon votre cas, la procédure d’officialisation peut entraîner encore plus d’étapes : EAZYLANG vous décrit les procédures clés et les cas spécifiques pour chacun d’entre eux.

〈 Astuce EAZYLANG 〉

En France, le statut de traducteur assermenté est attribué par la Cour d’Appel. Dans chaque pays, le système d’assermentation peut être différent. Par exemple en Allemagne, c’est Landgericht qui est en charge des traducteurs experts. Dans d’autres pays, c’est le Tribunal ou le Ministère des Affaires Étrangères qui nomme les traducteurs assermentés. Dans certains pays la notion de traduction assermentée (“sworn translator”) n’existe pas. Si vous résidez en dehors des frontières françaises, renseignez-vous auprès des autorités locales sur la législation en vigueur concernant l’officialisation de vos documents.

Si vous résidez en France et avez un doute sur les conditions spécifiques des autorités étrangères concernant la traduction de vos documents, ayez le réflexe de contacter le Consulat ou l’Ambassade du pays que vous visez. Il vaut mieux être informé au préalable des démarches à suivre car selon les destinations, les exigences peuvent être plus ou moins conséquentes, longues et coûteuses.

Traducteur assermenté : un expert dans son domaine

En France, le statut de traducteur assermenté est attribué par la Cour d’Appel. Un traducteur assermenté est donc un expert judiciaire. Il possède d’importantes connaissances en termes de linguistique, de terminologie et de législation. De même, le traducteur assermenté est soumis au secret professionnel afin de garantir la confidentialité des données et des informations. Étant officier ministériel, il suit un code de déontologie qui régit sa profession. Il appose son cachet et sa signature sur la traduction pour certifier sa conformité. La traduction devient alors “certifiée conforme à l’original” ou “officielle”. Au-delà de l’aspect légal, le traducteur assermenté doit également respecter une charte de qualité, notamment en termes de mise en page et de présentation de documents traduits.

La traduction assermentée

La traduction assermentée est une traduction réalisée par un traducteur expert judiciaire, dit “traducteur assermenté”. En France, quand il s’agit d’une traduction d’une langue étrangère vers le français, la traduction assermentée suffit pour être valable devant les autorités. La traduction assermentée est le seul type de traduction qui peut être recevable par l’administration française. En effet, seuls les traducteurs assermentés sont autorisés à traduire tous types de documents officiels, qu’ils soient juridiques ou administratifs.

En réalité “être assermenté” veut dire “avoir prêté serment en vue de l’exercice d’une mission, d’une fonction, d’une profession” – Larousse. Par conséquent on parle d’un “traducteur assermenté” car c’est une personne qui a prêté serment, donc logiquement le terme “assermenté” ne peut pas vraiment être employé pour une traduction. Néanmoins, c’est le terme qui est entré dans l’usage et c’est également celui qui est le plus utilisé pour désigner une traduction effectuée par un traducteur assermenté. C’est celui que vous allez entendre le plus et rencontrer le plus sur le web, mais aussi dans les agences de traduction spécialisées. Les termes précis donnés par le site officiel de l’administration française sont “traduction certifiée conforme à l’original” et “traduction officielle”. Parfois les termes “traduction agréée” ou “jurée” sont acceptés comme étant des synonymes. Cependant, pour faciliter la compréhension de cet ouvrage et s’adapter au langage courant nous utilisons le terme “traduction assermentée” dans notre écriture.

〈 Astuce EAZYLANG 〉

Au moment où vous vous apprêtez à faire traduire votre document, et surtout dans des cas d’urgence, pensez à un critère important : si vous devez faire traduire du français vers une langue étrangère, il est préférable de choisir un traducteur assermenté inscrit sur la liste des experts judiciaires de votre ville de résidence. La proximité géographique avec votre traducteur assermenté et avec sa Cour d’Appel de référence pourrait être utile pour faciliter vos démarches (notamment dans le cas ou il est nécessaire de présenter les originaux des documents auprès des instances administratives).

La certification

La certification est nécessaire si vous devez faire traduire vos document du français vers une langue étrangère. Elle désigne l’authentification de la signature du traducteur assermenté. Pour certifier la signature de votre traducteur assermenté, il est nécessaire de s’adresser à la mairie du lieu de résidence du traducteur assermenté, ou auprès d’un notaire (prestation souvent payante). La certification s’effectue afin de légaliser ou d’apostiller une traduction assermentée par la suite.

〈 Astuce EAZYLANG 〉

Une fois la traduction effectuée, le traducteur assermenté envoie le document traduit (signé et cacheté) par voie postale. Vous recevez toujours une version papier de votre traduction assermentée car le document n’est recevable par les autorités qu’en version originale.

Attention, certaines autorités étrangères exigent que le traducteur assermenté travaille à partir d’un document original en version papier afin de garantir l’exactitude des informations. Certains pays demandent également à ce que le traducteur assermenté appose sa signature et son cachet sur votre document original (selon le type de document).

Renseignez-vous auprès du Consulat ou de l’Ambassade du pays visé au sujet des exigences requises concernant les modalités de traduction.

La légalisation

La légalisation auprès du Ministère des Affaires Étrangères

Désormais votre traduction est assermentée et certifiée. Cependant, afin d’obtenir une valeur légale à l’étranger, votre document traduit doit maintenant être légalisé.

La légalisation intervient après l’étape de certification et se fait soit par courrier soit sur place au Ministère des Affaires Étrangères. La mission du Ministère des Affaires Étrangères est de valider la traduction assermentée puis de la transmettre au Consulat ou à l’Ambassade du pays que vous visez. Attention, certains pays exigent une double légalisation : il s’agit de celle des autorités françaises mais également de celles de leurs propres autorités consulaires.

〈 Astuce EAZYLANG 〉

Contactez le Bureau des Légalisations du Ministères des Affaires Étrangères ou le Service de l’Apostille de la Cour d’Appel de votre traducteur assermenté pour vous renseigner sur l’exigence de la légalisation du pays visé.

L’apostille

Certains pays n’exigent pas la légalisation d’un document auprès du Ministère des Affaires Étrangères. Pour rendre un document légal, parfois une apostille suffit. Dans ce cas, il faut présenter l’original et la traduction assermentée auprès de la Cour d’Appel de votre traducteur assermenté. Le service de l’Apostille reçoit vos documents afin de comparer la signature du traducteur assermenté qui a traduit votre document avec celle enregistrée dans le registre de traductions. Si la signature est identique, l’officier chargé de la légalisation appose un ultime tampon pour authentifier la signature du traducteur. Cela rend votre document “apostillé”.

〈 Astuce EAZYLANG 〉

Vous trouverez les informations nécessaires sur les pays supprimant l’exigence de la légalisation des actes publics étrangers en consultant La Convention de La Haye du 5 octobre 1961. Nommée également “Convention Apostille”, elle facilite la circulation des actes publics en remplaçant les formalités lourdes et coûteuses par la simple émission d’une apostille.

 

Cet article est disponible en version PDF. Pour télécharger le dossier gratuitement et y avoir accès en permanence, cliquez ici.

La folie des anglicismes en entreprise

La semaine prochaine, nous allons aborder un sujet vraiment touchy ! Il faut donc organiser ASAP un brainstorming avec la team pour faire un visuel vraiment corporate et éviter le bad buzz. Je vous prépare un brief avec quelques screenshots. De votre côté, forwardez-moi un benchmark. Ajoutez ce projet à votre to do list et pensez à intégrer des KPI pour la partie social media. La deadline est fixée à jeudi prochain, juste après mon premier conf-call de la journée. Ça va être un vrai challenge !

Nous n’avons pas pu résister au plaisir de vous concocter un petit texte parsemé d’anglicismes ! Avez-vous réussi à le décrypter ? S’il est un peu caricatural et fait sourire, il n’est tout de même pas si loin de la réalité !

La loi Toubon impose depuis 1994 aux entreprises d’utiliser la langue française dans l’ensemble de leurs moyens de communication sur la voie publique. Les conversations (presque) bilingues au sein des entreprises sont quant à elles devenues banales.

En effet, des mots et expressions en anglais se glissent de plus en plus couramment dans nos conversations professionnelles. Volonté de paraître à la mode ou réelle utilité, nous vous laissons le soin d’en juger !

Que se passe-t-il chez nos voisins ?

En Espagne, la Real Academia Española* a décidé de lutter contre les anglicismes à travers deux campagnes publicitaires. Avec un ton humoristique, les campagnes jouent sur la non-compréhension de termes anglais, qui ne freinent pas pour autant l’engouement des consommateurs. Dans la première, le public espagnol est invité à acheter un parfum dont le nom est “Swine”, autrement dit, un parfum qui sent le cochon ! Dans la seconde, des lunettes “blind” sont proposées, leurs verres étant totalement opaques, appliquant à la lettre leur nom anglais, qui signifie “aveugle” en français. Ces deux produits ont été proposés gratuitement sur des sites internet dédiés, conçus spécialement pour l’opération. A travers cette campagne, la Real Academia Española a souhaité mettre en lumière le monopole grandissant de la langue anglaise qu’elle juge dangereux pour la préservation de la langue espagnole.

En Italie, une pétition a été mise en place à l’initiative de l’Accademia della Crusca**. Le hashtag “Dilloinitaliano” (“Dis-le en italien” en français) a fait son apparition sur les réseaux sociaux et la pétition a obtenu 70 000 signatures. Des experts ont également été désignés pour repérer les anglicismes régulièrement utilisés, notamment par l’Etat et proposer des équivalents en italien afin de tenter de freiner l’augmentation de l’utilisation de termes en anglais.

Anglicismes en entreprise

Les anglicismes actuellement à la mode en entreprise

Voici une liste de mots anglais que vous avez certainement déjà entendus au travail. La source étant intarissable et évolutive, cette liste n’est pas exhaustive.

ASAP : « as soon as possible », signifie « le plus rapidement possible »

Benchmark : analyse de l’environnement concurrentiel d’une entreprise ou des meilleures pratiques autour d’un sujet donné

Buzz : engouement autour d’un sujet, généralement sur internet

Bad buzz : mauvaise réaction massive du public, généralement sur internet, provoquée par une action qui ne plait pas ou choque

Branding : englobe tout ce qui se rapporte à la construction d’une image de marque (personnalité, valeurs, objectifs, promesse, éléments graphiques)

Brainstorming : réflexion en groupe autour d’un sujet pour en dégager des idées

Burn out : pathologie liée au mal-être au travail ; résulte d’une surcharge de travail qui devient ingérable et provoque un épuisement professionnel (troubles du sommeil, anxiété, maux de tête, etc.)

Brown out : pathologie liée au mal-être au travail ; correspond à la perte de sens au travail, liée à une activité ne correspondant pas aux aspirations du salarié, à ses qualifications ou aux missions initialement prévues

Bore out : pathologie liée au mal-être au travail ; provoqué par un ennui au travail dont les causes peuvent être variées (charge de travail insuffisante, tâches répétitives, missions peu intéressantes, isolement)

Brief : résumé des informations nécessaires et des éléments attendus pour la réalisation d’un projet

Debrief : compte-rendu suite à une mission, un événement, une action, etc.

Call, Conf-call : un appel téléphonique

Coworking : le fait d’utiliser un espace de travail partagé et d’encourager la création d’un réseau de professionnels

Challenger : défier quelqu’un de faire quelque chose ou d’atteindre un objectif

Corporate : adjectif utilisé pour désigner un employé très professionnel, dont l’attitude est en accord avec la culture de son entreprise

Dispatcher : répartir quelque chose équitablement

Deadline : date limite

Feedback : retour sur une action, une réunion, un évènement, etc. pour donner des informations complémentaires ou partager son avis

Forwarder : faire suivre ou transférer un document ou un message par email (par courrier électronique ou courriel si on supprime l’anglicisme !)

Freelance : personne exerçant une activité professionnelle de façon indépendante

Followers : nombre de fans sur les réseaux sociaux

IT : « Information and Technology », désigne le secteur de l’informatique

Input : éléments d’information donnés à une personne

Incentive : récompense accordée à un employé pour le motiver suite à un objectif atteint

KPI : « key performance indicators », signifie « indicateurs clés de performance » ; correspond à l’ensemble des éléments pris en compte pour évaluer l’efficacité d’une action ; le nombre de fans sur les réseaux sociaux, l’évolution du chiffre d’affaires, le taux d’ouverture d’une campagne emailing sont des exemples de KPI

Leadership : capacité à diriger des équipes

Mainstream : se dit de ce qui est courant et habituel, suivi par le grand public

Networker : élargir son réseau de contacts

Open-space : espace de travail décloisonné, regroupant l’ensemble ou la majorité des employés d’une entreprise

Overbooké : être surchargé de travail

Reporting : correspond au fait de générer des rapports réguliers sur une activité

Screenshot : capture d’écran

Switcher : échanger quelque chose par autre chose ou passer d’une solution (informatique) à une autre

Social media : englobe l’ensemble des réseaux sociaux

Touchy : sujet délicat, à aborder avec des pincettes

Trendy : à la mode

Team : équipe

To do list : liste des choses à faire

Team building : activités menées pour encourager l’esprit d’équipe

Uploader : mettre en ligne un fichier

Workshop : formation regroupant plusieurs collaborateurs sur un sujet spécifique

Avec ces explications, vous êtes à même de comprendre tout ce que vous entendrez dans la plus branchée des start-up.

Utiliser des termes anglais à la mode ou privilégier les échanges exclusivement en français, maintenant, c’est à vous de choisir !

N’hésitez pas à compléter la liste en commentaire si vous pensez à d’autres anglicismes utilisés en entreprise !


* Académie Royale Espagnole : institution dont la mission consiste à normaliser la langue espagnole

** Académie de la Crusca : académie constituée de savants et d’experts en linguistique et philologie italienne

Logiciels en nuage et protection des données personnelles : sont-ils compatibles ?

De nombreuses applications en nuage que nous utilisons, tels que Dropbox, Google Drive, MailChimp ou Google Apps, appartiennent à des entreprises dont les centres de données sont situés dans des pays extracommunautaires, et notamment aux États-Unis. La réglementation de ces pays en matière de protection des données personnelles est moins restrictive que celle de l’Union européenne.

Jusqu’en 2015, il suffisait que les entreprises hors du territoire de l’UE adhèrent à l’accord Safe Harbour (« sphère de sécurité » en français) pour stocker les données de leurs utilisateurs européens dans des serveurs situés aux États-Unis. En octobre 2015, la Cour de justice de l’Union européenne a invalidé cet accord et les transferts de données hors de l’UE ne peuvent plus s’effectuer sur sa base légale.

L’arrêt de la CJUE est une mesure qui s’ajuste à la réforme du règlement en matière de protection des données à caractère personnel. Ce nouveau règlement, qui est paru au journal officiel de l’Union européenne en mai 2016, entrera en application en 2018 et remplacera ainsi la réglementation en vigueur depuis 1995.

La réforme de règlement européen poursuit trois objectifs principaux : renforcer les droits des personnes, responsabiliser les responsables de traitement des données et renforcer la coopération entre les autorités de protection des données personnelles. Elles pourront notamment adopter des décisions communes si les traitements de données sont transnationaux et renforcer les sanctions.

Le droit européen s’appliquera chaque fois qu’un résident européen sera directement visé. Le règlement incorporera de nouveaux droits pour renforcer le droit des personnes : la portabilité des données, des conditions particulières du traitement des données des enfants, le principe des actions collectives et la réparation des dommages matériels ou moraux.

En ce qui concerne les transferts des données hors de l’Union, ils pourront être effectués s’ils s’encadrent avec des outils qui assurent un niveau de protection suffisant et approprié. Les données transmises resteront toutefois toujours soumises au droit européen.

Le stockage des données personnelles dans des serveurs situés aux États-Unis n’est donc plus sûr, étant donné que la législation des pays extracommunautaires ne dispose pas d’un niveau de protection des données comparable à celui exigé par la législation européenne.

Afin de respecter la réglementation sur la protection des données personnelles (loi Informatique et libertés en France, LOPD en Espagne), nos clients et les destinataires de nos communications doivent être dûment informés de l’usage que nous faisons des applications en nuage où nous stockons leurs données. En outre, ils doivent pouvoir exercer à tout moment leurs droits d’accès, de rectification et d’opposition.

Pour assurer le respect de la réglementation en vigueur, nous pouvons utiliser des services alternatifs situés dans des pays communautaires.

Outils d’email marketing :

Stockage en nuage :

Pour en savoir plus :

Nuage de mots-dièses créé avec le logiciel Tagxedo.

BUSINESS CASES : les erreurs de traduction qui ont coûté cher

HSBC : un « Assume Nothing » à 10 Millions de dollars

En 2009, la banque HSBC a traduit son nouveau slogan “Assume Nothing” en plusieurs langues. La traduction du slogan a été erronée et interprétée comme “Ne faites rien” (et non pas “Ne supposez rien” ou “Ne présumez de rien”  évoquée dans le slogan d’origine).

Pour réparer les dégâts, la banque a dû investir 10 millions de dollars dans une nouvelle campagne de rebranding.

Bangkok Broadcasting and Television Channel 7 a mis en colère les téléspectateurs Laotiens à cause d’une mauvaise traduction

Channel 7 est une chaîne télévisée appartenant à l’Armée Royale Thaïlandaise. En 2014, lors d’une nouvelle émission, la chaîne a présenté des mots en thaï avec leur traduction en laotien. La version laotienne comportait beaucoup d’erreurs de traduction, ce qui a provoqué une vague d’indignation.

L’incident a été très mal perçu par les téléspectateurs laotiens, accusant la chaine de “moquerie”, “supériorité”, ou encore de ”racisme”. Les réseaux sociaux se sont enflammés, l’audience de la chaîne a baissé, la réputation  remise en cause.

La chaîne a dû avouer que la traduction n’a pas été vérifiée avant la diffusion. La production a présenté des excuses officielles à l’ambassadeur du Laos en Thaïlande pour manque de professionnalisme.

Brexit : erreur diplomatique lors de la traduction du Livre Blanc

Le gouvernement britannique a fait traduire le résumé de son Livre Blanc sur le Brexit en 22 langues européennes. Les locuteurs natifs ont découvert que le texte a été affecté par de nombreuses erreurs de traduction.

Plusieurs noms de pays ont été mal orthographiés. Le Livre Blanc en version allemande porte le plus grand nombre d’erreurs. Le phénomène a suscité beaucoup de réactions et a provoqué beaucoup de colère notamment sur les réseaux sociaux.

Mead Johnson Nutrition rappelle 4 Millions de produits

En 2001, le leader de l’alimentation du nourrisson Mead Johnson Nutrition a fait une erreur de traduction de l’anglais vers l’espagnol. La traduction erronée concernait les instructions pour la préparation du produit.

Un rappel de produit de 4 millions de boîtes de préparation pour nourrissons a été engagé par le géant américain, pour éviter tout risque de problèmes de santé chez le bébé.

Tesla : un accident à Beijing causé par une mauvaise traduction

Les véhicules Tesla sont connus pour leur avancée technologique. Malgré sa réputation de précurseur, le constructeur automobile a omis d’optimiser la traduction du système d’aide à la conduite en Chine pour la Tesla Model S.

  • Luo Zhen, l’utilisateur du véhicule, a été accompagné par le système d’aide à la conduite de Tesla lors d’un trajet.
  • Le système d’aide à la conduite a été traduit de l’anglais au chinois, et le mot “autopilote” a été interprété comme “zidong jiashi”, ce qui veut dire littéralement “conduite autonome”.
  • Le conducteur a donc lâché le volant du véhicule en pensant que l’automobile conduirait en autonomie, sans l’intervention du chauffeur.
  • La voiture, n’étant pas en “conduite autonome complète” mais plutôt sous système d’assistance, a heurté un autre véhicule stationné sur la route.

Cette mauvaise traduction et le manque de compréhension technique a causé un léger accident, et a couté 50 000 Yuans de frais de réparation à M. Luo Zhen. L’accident a suscité beaucoup de débats sur Sina Weibo, un réseau social populaire en Chine.

 

Gérer son temps : pas de secret, ma solution

Quand on est travailleur indépendant, iPro, il est primordial de savoir gérer son temps. D’être capable de bien dissocier sa vie de famille de sa vie professionnelle. Mon expérience personnelle m’amène, surprise, à constater qu’il n’y a pas de recette miracle, de modèle à suivre. L’important est vraiment de choisir la solution qui VOUS convient à l’instant t. Quitte à la faire évoluer.

Depuis 15 ans, je travaille chez moi, comme d’innombrables traducteurs indépendants. Il m’a suffi d’un peu de discipline pour m’astreindre à me mettre au travail et respecter les délais convenus avec mes clients même pendant les vacances scolaires, même les soirs où il y avait match à la télé, même lorsque ma famille venait en vacances dans la maison voisine. J’aimais énormément cette flexibilité, la satisfaction de pouvoir attaquer le travail à 5h pour profiter de mon après-midi, la possibilité d’aller chercher à l’improviste un enfant malade ou finissant plus tôt que prévu à l’école ou au collège, en récupérant le temps perdu plus tard, le soir ou le lendemain à l’aube. Et faire les courses en heures creuses… C’était MA solution idéale. Celle qui m’a permis de gagner et de conserver la confiance de mes clients tout en profitant d’une vie de famille d’une grande richesse.

Et puis… 15 ans ont passé, les enfants ont grandi, j’ai changé… et cette solution ne me satisfait plus. Ceux qui connaissent ma maison (270 m²) s’étrangleront peut-être, mais j’en ai assez de passer tout mon temps ici, de ne voir d’autres professionnels qu’exceptionnellement, à l’AG de l’Aprotrad, aux formations, sur les salons et les congrès auxquels je me rends deux à trois fois par an… J’ai donc décidé de louer un bureau à l’extérieur. Pour certains de mes interlocuteurs, c’est un pari hasardeux. Mais je crois à ce projet. J’ai l’intime conviction que séparer géographiquement ma vie professionnelle de ma vie privée va me permettre d’améliorer ma productivité et ma rentabilité au travail d’un côté, et de mieux profiter de mes proches (et de ma maison) de l’autre.

Après plusieurs visites, j’ai trouvé le bureau de mes rêves, celui qui satisfait le plus grand nombre des besoins que j’avais pris soin d’énumérer : sécurité (physique et informatique), prix abordable, espace disponible, distance de mon domicile, proximité du centre-ville, convivialité, tranquillité…

Dans les cartons, je continue de faire des listes de « pour » et de « contre ».

Les « pour » : tout ce que je vais gagner

Au travail

  • Je serai au bureau pour travailler, de telle heure à telle heure. Pas question d’aller mettre en route une lessive, tailler un rosier ou préparer un repas pendant la journée. Forcément, je vais gagner du temps. Parce que si chacune des opérations « parasite » ne prend que 10 minutes, la perte de concentration qui les accompagne dure bien plus que ça.
  • Fini de culpabiliser parce que j’ai accepté une traduction urgente alors que j’avais juré que je m’attaquerais au repassage en retard. Je suis au bureau pour travailler, point.
  • Mes voisins de bureau seront des professionnels, des hommes et des femmes qui travaillent, pas des voisines qui ont le temps de venir papoter en prenant un café. Les pauses seront clairement limitées par les obligations des uns et des autres.
  • J’aurai des conversations « pro ». J’ai connu ce syndrome que vous reconnaîtrez peut-être, des mères de famille en fin de congé de maternité qui n’en peuvent plus de n’entendre parler que de couches et de biberons. J’ai envie de discuter de rentabilité, de courbes de croissance, de TVA à poster… Je fantasme sur Caméra Café, c’est vous dire !
  • Je pourrai prendre des stagiaires, transmettre, accompagner, informer, faire découvrir et apprécier ce métier que j’adore…

À la maison

  • Avant de partir le matin, une fois de retour le soir, le week-end, je serai pleinement là (je ne vous cache pas que mes proches sont très demandeurs de cette nouvelle disponibilité).
  • Fini de culpabiliser parce que je m’attaque à la pile de repassage au lieu d’accepter une traduction urgente. Je serai à la maison, point.
  • J’aurai enfin le temps de tailler mes rosiers.
  • Je pourrai aussi prendre des engagements, accepter et lancer des invitations sans états d’âmes ni scrupules : je serai à la maison pour profiter de ma vie pas pour travailler !
  • Je serai plus disponible, pour moi-même et pour les autres. Je crois que ça n’a pas de prix.

Les « contre » : ce à quoi je ne sais pas si je vais m’habituer

  • Le matin, mon premier geste ne sera plus d’allumer l’ordinateur pour me réveiller doucement entre ma tasse de café, les dernières nouvelles de mes clients outre-Atlantique et le tour des blogs. Que vais-je faire à la place ? (J’ai déjà pensé à me lever plus tard, acheter un ordinateur portable…)
  • J’aime bien commencer la journée par un petit travail de moins d’une heure, petite relecture, déclaration de TVA, fin d’une traduction que j’ai abandonnée la veille… Dans mon planning interne, c’est du temps que je ne compte pas. Je vais devoir m’organiser autrement et affecter réellement ces petites tâches. Y parviendrai-je ?
  • Plus question de traîner en pyjama jusqu’à 10 heures.
  • Plus de sieste au soleil dans mon transat.
  • Impossible de me changer 3 fois dans la journée, selon la météo.
  • Si je pars avec des escarpins qui m’écorchent les pieds au bout d’un quart d’heure, je les garderai jusqu’au soir.

Clairement, les « contre » sont moins nombreux que les « pour », et relativement faciles à résoudre. Heureusement, d’ailleurs.

Ma conclusion est donc la suivante : pour bien gérer son temps (et son espace de travail), il est essentiel de trouver la solution qui s’adapte à vos besoins. N’hésitez pas à vous écouter : on travaille tellement mieux quand on se sent bien !

Et vous, quelle(s) solution(s) avez-vous choisie(s) ?

 

TROUSSE À OUTILS POUR TRADUCTEURS INDÉPENDANTS

Les traducteurs sont des individus intelligents, d’avides lecteurs, d’insatiables curieux, des chercheurs hors pair et des linguistes troisième dan, mais lorsqu’ils font le choix d’exercer leur métier en tant qu’indépendants il leur faut acquérir rapidement de nouvelles compétences pour créer et développer l’entreprise qui leur permettra de vivre de leurs multiples talents. Pour accélérer cet apprentissage et vous éviter de vous perdre sur Internet en quête d’une réponse à vos interrogations sur les subtilités de la stratégie de niche et de l’abattement forfaitaire, je vous propose ci-dessous une petite trousse à outils de l’entrepreneur, véritable couteau suisse du traducteur indépendant :

LIVRES ET E-BOOKS

J’ai déjà consacré un billet aux ouvrages que je recommande à toute personne désireuse de se lancer en traduction. Si vous ne l’avez pas encore parcouru, je vous conseille donc d’y jeter un œil et vous propose les ajouts suivants (hélas tous en anglais) :

Deuxième édition de l’excellent ouvrage de Corinne McKayHow to Succeed as a Freelance Translator, ce livre est un véritable manuel d’instructions à l’usage de tous les nouveaux venus de la profession (même s’il s’adresse d’abord à des lecteurs américains). Cette version a été aérée et mise à jour pour inclure, notamment, plus d’information sur l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux. Accessible et optimiste, il sert également de base à une formation en ligne (payante) dispensée par son auteur.

 

On ne présente plus Marta Stelmaszak, traductrice et interprète d’origine polonaise, résidant au Royaume-Uni et chantre de la gestion d’entreprise auprès des traducteurs. Son livre intitulé The Business Guide for Translators, publié en octobre dernier, est disponible en version numérique et papier. Bourré d’exercices et d’éléments interactifs, il incorpore des concepts de marketing enseignés dans les grandes universités et écoles de commerce et les applique aux entreprises de traduction.

 

101 Things a Translator Needs to Know, est un recueil de conseils pratiques, aéré et illustré, préparé par le WLF Think Tank une association informelle de traducteurs mondialement connus (au sein de notre profession en tout cas). En s’appuyant sur leurs 500 ans d’expérience collective dans divers domaines de la traduction (technique, littéraire, audiovisuelle, etc.), ils expliquent comment un traducteur doit penser et agir pour réussir.

 

Nicole Y. Adams, traductrice renommée spécialisée en marketing, relations publiques et communication d’entreprise, offre généreusement sur son site plusieurs publications numériques remplies de précieux conseils pour promouvoir vos services, aussi bien en ligne qu’en personne, auprès d’agences de traduction que de clients directs. Parmi toutes ces pépites, The Bright Side of Freelance Translation coécrit avec Andrew Morris, est un formidable recueil de témoignages pour vous redonner le moral et la foi en vos capacités à développer votre activité.

 

The translation sales handbook de Luke Spear est un excellent ouvrage pour tout traducteur cherchant à développer son entreprise. Clair et concret, il se concentre sur une part essentielle de notre activité : la vente, ou comment accroître ses revenus en vendant plus et plus cher. À ce titre, le le recommande tout particulièrement aux nouveaux traducteurs, qui éviteront ainsi certaines erreurs classiques de débutant. Entre autres, l’idée de facturer ses prestations au forfait plutôt qu’au nombre de mots est intéressante et mérite d’être explorée.

 

Gourou de la technologie auprès de l’American Translator Association, Jost Zetzsche, publie un document de 400 pages, intitulé The Translator’s Tool Box. Régulièrement mis à jour, il contient tout ce qu’un traducteur doit savoir pour bien maîtriser les outils informatiques qui peuvent lui simplifier la tâche et augmenter sa productivité. En plus de cet ouvrage disponible en format PDF, vous recevrez la version premium du bulletin d’information (The Tool Box Journal) que son auteur publie chaque mois.

 

BLOGS ET BULLETINS

  • Blogs de traducteurs : la traductosphère est peuplée de blogueurs, plus ou moins spécialisés, prêts à partager leur expérience et leurs bons plans avec les petits nouveaux. Pour trouver ces gisements d’information, rendez-vous sur les sites de Nathalie Renevier (Alp-Traduction) et de Patricia Bathélémy (Patoudit). Vous pouvez aussi consulter la liste de billets recommandés par les Piles intermédiaires.

 

CALCULATRICES, CONVERTISSEURS ET SIMULATEURS

  • Freelance hourly rate calculator : sur le même principe que le précédent, cet outil en ligne permet d’établir un tarif horaire à partir de vos coûts, du nombre d’heures facturables et des bénéfices que vous souhaitez réaliser. Dommage qu’il ne tienne pas compte des charges sociales et fiscales !
  • Convertisseur de tarifs : cette calculatrice est avant tout destinée aux traducteurs rémunérés en droits d’auteur (dits traducteurs littéraires), mais peut aussi rendre service aux traducteurs techniques pour convertir leur tarif de langue source en langue cible (en tenant compte du taux de foisonnement), du mot à la ligne, au signe ou au feuillet ou encore de passer d’un forfait à un autre mode de tarification.
  • Convertisseur de devises : ne me demandez pas pourquoi, mais j’utilise exclusivement le convertisseur de devises de la société OANDA. S’il en existe bien d’autres, je le trouve particulièrement pratique : accessible en ligne, il vous donne le taux de change pour n’importe quelle combinaison de monnaies, à n’importe quelle date. Vous pouvez aussi suivre l’évolution des cours, pour identifier le moment le plus opportun pour transférer des fonds.
  • Aide au choix du statut : cet outil interactif permet de trouver le statut d’entreprise le plus approprié en répondant à quelques questions.
  • Simulateur de charges sociales et fiscales : développé par l’Ordre des Experts-Comptables en partenariat avec l’Agence France Entreprises, ce simulateur gratuit permet de comparer dans un même tableau le coût social et fiscal du régime de l’auto-entrepreneur avec celui de la micro-entreprise et du régime réel de déclaration contrôlée, afin de choisir l’option la plus favorable.
  • Simulateur EIRL/EURL : autre simulateur proposé par l’Ordre des Experts-Comptables, celui-ci compare l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) avec l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) qui offre le choix entre imposition sur le revenu ou sur les sociétés.
  • Calculatrice de charges pour l’auto-entrepreneur : comme son nom l’indique, cette calculatrice permet d’évaluer le montant total des charges et des cotisations à verser par l’auto-entrepreneur en fonction de son chiffre d’affaires et de l’option de versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Attention, en tant que traducteur, vous exercez une « activité libérale relevant de la caisse d’assurance vieillesse de la Cipav ».

 

SOURCES OFFICIELLES

  • URSSAF (Union pour le Recouvrement des cotisations de la Sécurité sociale et des Allocations familiales) : l’URSSAF assure la collecte des cotisations d’allocations familiales et les contributions CSG et CRDS ainsi que la contribution à la formation professionnelle des travailleurs indépendants que nous sommes, afin de financer la protection sociale de tous les Français. Présent dans chaque région, c’est notre interlocuteur privilégié, représentant l’ensemble des organismes de protection sociale, au moment de la création, de la modification et de la cessation de notre activité.
  • RSI (Régime social des indépendants) : régime de sécurité sociale obligatoire des indépendants. Les prestations d’assurance maladie-maternité sont gérées, pour le compte du RSI, par une mutuelle ou une société d’assurance que vous avez choisie lors de votre inscription auprès du Centre de formalité des entreprises (CFE). C’est donc à cet organisme que vous devez vous adresser en priorité avant de contacter éventuellement votre caisse RSI.
  • Portail officiel de l’autoentrepreneur : site d’information officiel sur le régime de l’auto-entreprise, sur lequel vous pouvez vous inscrire en tant qu’auto-entrepreneur, puis déclarer vos recettes et payer vos cotisations. Pour se renseigner, la liste de questions/réponses est particulièrement complète, mais vous pouvez aussi utiliser le portail pour prendre contact avec votre URSSAF et télécharger les attestations prouvant que vous êtes en règle avec l’administration.
  • Net-entreprises : ce site est un service gratuit proposé par l’ensemble des organismes de protection sociale aux entreprises et à leurs mandataires (experts-comptables, centres de gestion agréés, etc.) pour effectuer et régler par internet toutes leurs déclarations sociales.

 

ALLIÉS ET PARTENAIRES

  • Agence France Entrepreneur (AFE) : les fidèles lecteurs de ce blog connaissent déjà l’AFE à laquelle je fais souvent référence. Cet organisme, créé il y a 35 ans à l’initiative des pouvoirs publics, est une mine d’or pour les créateurs et les chefs d’entreprise français. Vous y trouverez des informations claires et mises à jour pour répondre à vos questions et orienter vos démarches.
  • Centres de gestion agréés (CGA) : les CGA sont des associations ayant pour mission d’assister les petites entreprises en matière de gestion et de fiscalité, tout en jouant un rôle dans la prévention des difficultés. À ce titre, ils organisent des séances d’information et de formation spécialement conçues pour les gérants de petites entreprises et leur fournissent une analyse des informations économiques, comptables et financières. Adhérer à un CGA n’est pas obligatoire, mais les entreprises soumises à un régime réel d’imposition qui ne le font pas voient leur bénéfice imposable majoré de 25 % avant d’être soumis au barème progressif par tranches de l’impôt sur le revenu. Pour trouver un centre, sollicitez l’avis de vos collègues et consultez l’annuaire de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA)
  • Organismes de formation : j’ai déjà abordé ce sujet dans un billet sur la formation professionnelle, mais retenez que les trois sites suivants proposent toute l’année de nombreux ateliers en ligne destinés aux traducteurs : la SFTeCPD et ProZ.

 

AUTRES RESSOURCES UTILES

  • Applications mobiles : il existe des milliers d’applications très utiles pour améliorer la productivité des entrepreneurs. Mes préférées sont Feedly (agrégateur de flux RSS pour consulter tous vos blogs préférés sur un seul site), Dropbox (stockage et partage de documents), Evernote (pour tout noter et garder sous la main listes, photos, documents, sites web, etc.), Pocket (outil très pratique pour mettre instantanément de côté des articles à lire plus tard), Dashlane (gestionnaire de mots de passe et portefeuille numérique) et Hootsuite(gestion centralisée des réseaux sociaux).
  • Calendrier de salons : pour trouver des clients directs, rien ne vaut les salons professionnels et pour trouver le salon qu’il vous faut selon votre domaine de spécialisation, vous pouvez consulter le calendrier des salons, foires et évènements organisés en France de l’Union française des métiers de l’évènement (UNIMEV).
  • Sources terminologiques : là encore, Les Piles intermédiaires nous sauve (nt ?) la mise avec une magnifique liste de glossaires et autres ressources en ligne à faire pleurer de joie tout bon linguiste. Côté outils, l’Unité coordination de la terminologie (TermCoord) du Parlement européen vous donne accès à plusieurs ressources très utiles, dont la base de données terminologique des institutions européennes IATE et un moteur de recherche pour trouver des glossaires. Vous pouvez aussi installer sur votre ordinateur l’extension de l’excellent Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNTL) (pour Firefox) et IntelliWebSearch, un outil pour automatiser vos recherches sur Internet (et dans les dictionnaires électroniques) afin d’améliorer votre productivité.

 

Voilà, c’est tout pour l’instant, mais j’ai sûrement oublié d’autres outils précieux. Alors si vous connaissez une pépite, n’hésitez pas à la partager avec les lecteurs de ce blog !

 

Pour aller plus loin :


À propos de l’auteur

Professionnelle accréditée en commerce international ayant travaillé plusieurs années comme conseillère pour les PME, Gaëlle Gagné est devenue traductrice indépendante en 2005. À la tête de Trëma Translations, elle traduit de l’anglais vers le français et partage ses connaissances en gestion d’entreprise avec ses collègues traducteurs dans un blog intitulé Mes petites affaires.