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La poétique des traducteurs: la passion au cœur d’un ouvrage

Sortie DVD : Des voix dans le chœur d’Henry Colomer

Henry Colomer filme la passion au travail avec une sobriété touchante dans la mise en scène de ses documentaires. Dans Ricercar (2010) il suivait avec sa caméra le travail de deux facteurs de clavecins exceptionnels. Il suit ici le travail des traducteurs Sophie Benech, Danièle Robert et Michel Volkovitch, soulignant, cherchant leurs mots afin de respecter la musicalité de chaque poète dans la traduction selon l’idée que le texte du livre est fait pour être lu. Loin d’être un travail monacal silencieux, la traduction est avant tout orale pour trouver la formulation appropriée, pour que la poésie renaisse de la transformation linguistique que constitue ladite traduction. Il est ici exclusivement question de traducteurs de poésie, spécialité particulière dans ce métier, qui permet notamment de dialoguer avec l’âme des auteurs originels pour trouver l’association de mots la plus juste. Henry Colomer possède cette sensibilité particulière qui lui permet dans tous ses films de saisir au plus près la passion au sein d’un savoir-faire artisanal ou de la science comme dans sa fiction poétique rétrospective Nocturnes (2006). Le métier de traducteur se fait ici métaphore du travail du cinéaste qui doit traduire au mieux aussi une sensation d’être au monde. Le film donne dès lors cette douce ivresse de se retrouver dans une mise en abyme de traductions infinies, entre le poète traduisant son monde, le traducteur, traduisant le poète, le cinéaste traduisant la poésie de la passion des traducteurs, le spectateur traduisant le cinéaste… Un film court tout en élégante poésie !

 

 

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Des voix dans le chœur – Éloge des traducteurs
d’Henry Colomer
Avec les interventions de Sophie Benech, Danièle Robert et Michel Volkovitch
France, 2017.
Durée : 65 min
Sortie France du DVD : janvier 2018
Noir & Blanc
Langue : français.
Éditeur : Les Films du Paradoxe

Gérer son temps : pas de secret, ma solution

Quand on est travailleur indépendant, iPro, il est primordial de savoir gérer son temps. D’être capable de bien dissocier sa vie de famille de sa vie professionnelle. Mon expérience personnelle m’amène, surprise, à constater qu’il n’y a pas de recette miracle, de modèle à suivre. L’important est vraiment de choisir la solution qui VOUS convient à l’instant t. Quitte à la faire évoluer.

Depuis 15 ans, je travaille chez moi, comme d’innombrables traducteurs indépendants. Il m’a suffi d’un peu de discipline pour m’astreindre à me mettre au travail et respecter les délais convenus avec mes clients même pendant les vacances scolaires, même les soirs où il y avait match à la télé, même lorsque ma famille venait en vacances dans la maison voisine. J’aimais énormément cette flexibilité, la satisfaction de pouvoir attaquer le travail à 5h pour profiter de mon après-midi, la possibilité d’aller chercher à l’improviste un enfant malade ou finissant plus tôt que prévu à l’école ou au collège, en récupérant le temps perdu plus tard, le soir ou le lendemain à l’aube. Et faire les courses en heures creuses… C’était MA solution idéale. Celle qui m’a permis de gagner et de conserver la confiance de mes clients tout en profitant d’une vie de famille d’une grande richesse.

Et puis… 15 ans ont passé, les enfants ont grandi, j’ai changé… et cette solution ne me satisfait plus. Ceux qui connaissent ma maison (270 m²) s’étrangleront peut-être, mais j’en ai assez de passer tout mon temps ici, de ne voir d’autres professionnels qu’exceptionnellement, à l’AG de l’Aprotrad, aux formations, sur les salons et les congrès auxquels je me rends deux à trois fois par an… J’ai donc décidé de louer un bureau à l’extérieur. Pour certains de mes interlocuteurs, c’est un pari hasardeux. Mais je crois à ce projet. J’ai l’intime conviction que séparer géographiquement ma vie professionnelle de ma vie privée va me permettre d’améliorer ma productivité et ma rentabilité au travail d’un côté, et de mieux profiter de mes proches (et de ma maison) de l’autre.

Après plusieurs visites, j’ai trouvé le bureau de mes rêves, celui qui satisfait le plus grand nombre des besoins que j’avais pris soin d’énumérer : sécurité (physique et informatique), prix abordable, espace disponible, distance de mon domicile, proximité du centre-ville, convivialité, tranquillité…

Dans les cartons, je continue de faire des listes de « pour » et de « contre ».

Les « pour » : tout ce que je vais gagner

Au travail

  • Je serai au bureau pour travailler, de telle heure à telle heure. Pas question d’aller mettre en route une lessive, tailler un rosier ou préparer un repas pendant la journée. Forcément, je vais gagner du temps. Parce que si chacune des opérations « parasite » ne prend que 10 minutes, la perte de concentration qui les accompagne dure bien plus que ça.
  • Fini de culpabiliser parce que j’ai accepté une traduction urgente alors que j’avais juré que je m’attaquerais au repassage en retard. Je suis au bureau pour travailler, point.
  • Mes voisins de bureau seront des professionnels, des hommes et des femmes qui travaillent, pas des voisines qui ont le temps de venir papoter en prenant un café. Les pauses seront clairement limitées par les obligations des uns et des autres.
  • J’aurai des conversations « pro ». J’ai connu ce syndrome que vous reconnaîtrez peut-être, des mères de famille en fin de congé de maternité qui n’en peuvent plus de n’entendre parler que de couches et de biberons. J’ai envie de discuter de rentabilité, de courbes de croissance, de TVA à poster… Je fantasme sur Caméra Café, c’est vous dire !
  • Je pourrai prendre des stagiaires, transmettre, accompagner, informer, faire découvrir et apprécier ce métier que j’adore…

À la maison

  • Avant de partir le matin, une fois de retour le soir, le week-end, je serai pleinement là (je ne vous cache pas que mes proches sont très demandeurs de cette nouvelle disponibilité).
  • Fini de culpabiliser parce que je m’attaque à la pile de repassage au lieu d’accepter une traduction urgente. Je serai à la maison, point.
  • J’aurai enfin le temps de tailler mes rosiers.
  • Je pourrai aussi prendre des engagements, accepter et lancer des invitations sans états d’âmes ni scrupules : je serai à la maison pour profiter de ma vie pas pour travailler !
  • Je serai plus disponible, pour moi-même et pour les autres. Je crois que ça n’a pas de prix.

Les « contre » : ce à quoi je ne sais pas si je vais m’habituer

  • Le matin, mon premier geste ne sera plus d’allumer l’ordinateur pour me réveiller doucement entre ma tasse de café, les dernières nouvelles de mes clients outre-Atlantique et le tour des blogs. Que vais-je faire à la place ? (J’ai déjà pensé à me lever plus tard, acheter un ordinateur portable…)
  • J’aime bien commencer la journée par un petit travail de moins d’une heure, petite relecture, déclaration de TVA, fin d’une traduction que j’ai abandonnée la veille… Dans mon planning interne, c’est du temps que je ne compte pas. Je vais devoir m’organiser autrement et affecter réellement ces petites tâches. Y parviendrai-je ?
  • Plus question de traîner en pyjama jusqu’à 10 heures.
  • Plus de sieste au soleil dans mon transat.
  • Impossible de me changer 3 fois dans la journée, selon la météo.
  • Si je pars avec des escarpins qui m’écorchent les pieds au bout d’un quart d’heure, je les garderai jusqu’au soir.

Clairement, les « contre » sont moins nombreux que les « pour », et relativement faciles à résoudre. Heureusement, d’ailleurs.

Ma conclusion est donc la suivante : pour bien gérer son temps (et son espace de travail), il est essentiel de trouver la solution qui s’adapte à vos besoins. N’hésitez pas à vous écouter : on travaille tellement mieux quand on se sent bien !

Et vous, quelle(s) solution(s) avez-vous choisie(s) ?

 

TROUSSE À OUTILS POUR TRADUCTEURS INDÉPENDANTS

Les traducteurs sont des individus intelligents, d’avides lecteurs, d’insatiables curieux, des chercheurs hors pair et des linguistes troisième dan, mais lorsqu’ils font le choix d’exercer leur métier en tant qu’indépendants il leur faut acquérir rapidement de nouvelles compétences pour créer et développer l’entreprise qui leur permettra de vivre de leurs multiples talents. Pour accélérer cet apprentissage et vous éviter de vous perdre sur Internet en quête d’une réponse à vos interrogations sur les subtilités de la stratégie de niche et de l’abattement forfaitaire, je vous propose ci-dessous une petite trousse à outils de l’entrepreneur, véritable couteau suisse du traducteur indépendant :

LIVRES ET E-BOOKS

J’ai déjà consacré un billet aux ouvrages que je recommande à toute personne désireuse de se lancer en traduction. Si vous ne l’avez pas encore parcouru, je vous conseille donc d’y jeter un œil et vous propose les ajouts suivants (hélas tous en anglais) :

Deuxième édition de l’excellent ouvrage de Corinne McKayHow to Succeed as a Freelance Translator, ce livre est un véritable manuel d’instructions à l’usage de tous les nouveaux venus de la profession (même s’il s’adresse d’abord à des lecteurs américains). Cette version a été aérée et mise à jour pour inclure, notamment, plus d’information sur l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux. Accessible et optimiste, il sert également de base à une formation en ligne (payante) dispensée par son auteur.

 

On ne présente plus Marta Stelmaszak, traductrice et interprète d’origine polonaise, résidant au Royaume-Uni et chantre de la gestion d’entreprise auprès des traducteurs. Son livre intitulé The Business Guide for Translators, publié en octobre dernier, est disponible en version numérique et papier. Bourré d’exercices et d’éléments interactifs, il incorpore des concepts de marketing enseignés dans les grandes universités et écoles de commerce et les applique aux entreprises de traduction.

 

101 Things a Translator Needs to Know, est un recueil de conseils pratiques, aéré et illustré, préparé par le WLF Think Tank une association informelle de traducteurs mondialement connus (au sein de notre profession en tout cas). En s’appuyant sur leurs 500 ans d’expérience collective dans divers domaines de la traduction (technique, littéraire, audiovisuelle, etc.), ils expliquent comment un traducteur doit penser et agir pour réussir.

 

Nicole Y. Adams, traductrice renommée spécialisée en marketing, relations publiques et communication d’entreprise, offre généreusement sur son site plusieurs publications numériques remplies de précieux conseils pour promouvoir vos services, aussi bien en ligne qu’en personne, auprès d’agences de traduction que de clients directs. Parmi toutes ces pépites, The Bright Side of Freelance Translation coécrit avec Andrew Morris, est un formidable recueil de témoignages pour vous redonner le moral et la foi en vos capacités à développer votre activité.

 

The translation sales handbook de Luke Spear est un excellent ouvrage pour tout traducteur cherchant à développer son entreprise. Clair et concret, il se concentre sur une part essentielle de notre activité : la vente, ou comment accroître ses revenus en vendant plus et plus cher. À ce titre, le le recommande tout particulièrement aux nouveaux traducteurs, qui éviteront ainsi certaines erreurs classiques de débutant. Entre autres, l’idée de facturer ses prestations au forfait plutôt qu’au nombre de mots est intéressante et mérite d’être explorée.

 

Gourou de la technologie auprès de l’American Translator Association, Jost Zetzsche, publie un document de 400 pages, intitulé The Translator’s Tool Box. Régulièrement mis à jour, il contient tout ce qu’un traducteur doit savoir pour bien maîtriser les outils informatiques qui peuvent lui simplifier la tâche et augmenter sa productivité. En plus de cet ouvrage disponible en format PDF, vous recevrez la version premium du bulletin d’information (The Tool Box Journal) que son auteur publie chaque mois.

 

BLOGS ET BULLETINS

  • Blogs de traducteurs : la traductosphère est peuplée de blogueurs, plus ou moins spécialisés, prêts à partager leur expérience et leurs bons plans avec les petits nouveaux. Pour trouver ces gisements d’information, rendez-vous sur les sites de Nathalie Renevier (Alp-Traduction) et de Patricia Bathélémy (Patoudit). Vous pouvez aussi consulter la liste de billets recommandés par les Piles intermédiaires.

 

CALCULATRICES, CONVERTISSEURS ET SIMULATEURS

  • Freelance hourly rate calculator : sur le même principe que le précédent, cet outil en ligne permet d’établir un tarif horaire à partir de vos coûts, du nombre d’heures facturables et des bénéfices que vous souhaitez réaliser. Dommage qu’il ne tienne pas compte des charges sociales et fiscales !
  • Convertisseur de tarifs : cette calculatrice est avant tout destinée aux traducteurs rémunérés en droits d’auteur (dits traducteurs littéraires), mais peut aussi rendre service aux traducteurs techniques pour convertir leur tarif de langue source en langue cible (en tenant compte du taux de foisonnement), du mot à la ligne, au signe ou au feuillet ou encore de passer d’un forfait à un autre mode de tarification.
  • Convertisseur de devises : ne me demandez pas pourquoi, mais j’utilise exclusivement le convertisseur de devises de la société OANDA. S’il en existe bien d’autres, je le trouve particulièrement pratique : accessible en ligne, il vous donne le taux de change pour n’importe quelle combinaison de monnaies, à n’importe quelle date. Vous pouvez aussi suivre l’évolution des cours, pour identifier le moment le plus opportun pour transférer des fonds.
  • Aide au choix du statut : cet outil interactif permet de trouver le statut d’entreprise le plus approprié en répondant à quelques questions.
  • Simulateur de charges sociales et fiscales : développé par l’Ordre des Experts-Comptables en partenariat avec l’Agence France Entreprises, ce simulateur gratuit permet de comparer dans un même tableau le coût social et fiscal du régime de l’auto-entrepreneur avec celui de la micro-entreprise et du régime réel de déclaration contrôlée, afin de choisir l’option la plus favorable.
  • Simulateur EIRL/EURL : autre simulateur proposé par l’Ordre des Experts-Comptables, celui-ci compare l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) avec l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) qui offre le choix entre imposition sur le revenu ou sur les sociétés.
  • Calculatrice de charges pour l’auto-entrepreneur : comme son nom l’indique, cette calculatrice permet d’évaluer le montant total des charges et des cotisations à verser par l’auto-entrepreneur en fonction de son chiffre d’affaires et de l’option de versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Attention, en tant que traducteur, vous exercez une « activité libérale relevant de la caisse d’assurance vieillesse de la Cipav ».

 

SOURCES OFFICIELLES

  • URSSAF (Union pour le Recouvrement des cotisations de la Sécurité sociale et des Allocations familiales) : l’URSSAF assure la collecte des cotisations d’allocations familiales et les contributions CSG et CRDS ainsi que la contribution à la formation professionnelle des travailleurs indépendants que nous sommes, afin de financer la protection sociale de tous les Français. Présent dans chaque région, c’est notre interlocuteur privilégié, représentant l’ensemble des organismes de protection sociale, au moment de la création, de la modification et de la cessation de notre activité.
  • RSI (Régime social des indépendants) : régime de sécurité sociale obligatoire des indépendants. Les prestations d’assurance maladie-maternité sont gérées, pour le compte du RSI, par une mutuelle ou une société d’assurance que vous avez choisie lors de votre inscription auprès du Centre de formalité des entreprises (CFE). C’est donc à cet organisme que vous devez vous adresser en priorité avant de contacter éventuellement votre caisse RSI.
  • Portail officiel de l’autoentrepreneur : site d’information officiel sur le régime de l’auto-entreprise, sur lequel vous pouvez vous inscrire en tant qu’auto-entrepreneur, puis déclarer vos recettes et payer vos cotisations. Pour se renseigner, la liste de questions/réponses est particulièrement complète, mais vous pouvez aussi utiliser le portail pour prendre contact avec votre URSSAF et télécharger les attestations prouvant que vous êtes en règle avec l’administration.
  • Net-entreprises : ce site est un service gratuit proposé par l’ensemble des organismes de protection sociale aux entreprises et à leurs mandataires (experts-comptables, centres de gestion agréés, etc.) pour effectuer et régler par internet toutes leurs déclarations sociales.

 

ALLIÉS ET PARTENAIRES

  • Agence France Entrepreneur (AFE) : les fidèles lecteurs de ce blog connaissent déjà l’AFE à laquelle je fais souvent référence. Cet organisme, créé il y a 35 ans à l’initiative des pouvoirs publics, est une mine d’or pour les créateurs et les chefs d’entreprise français. Vous y trouverez des informations claires et mises à jour pour répondre à vos questions et orienter vos démarches.
  • Centres de gestion agréés (CGA) : les CGA sont des associations ayant pour mission d’assister les petites entreprises en matière de gestion et de fiscalité, tout en jouant un rôle dans la prévention des difficultés. À ce titre, ils organisent des séances d’information et de formation spécialement conçues pour les gérants de petites entreprises et leur fournissent une analyse des informations économiques, comptables et financières. Adhérer à un CGA n’est pas obligatoire, mais les entreprises soumises à un régime réel d’imposition qui ne le font pas voient leur bénéfice imposable majoré de 25 % avant d’être soumis au barème progressif par tranches de l’impôt sur le revenu. Pour trouver un centre, sollicitez l’avis de vos collègues et consultez l’annuaire de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA)
  • Organismes de formation : j’ai déjà abordé ce sujet dans un billet sur la formation professionnelle, mais retenez que les trois sites suivants proposent toute l’année de nombreux ateliers en ligne destinés aux traducteurs : la SFTeCPD et ProZ.

 

AUTRES RESSOURCES UTILES

  • Applications mobiles : il existe des milliers d’applications très utiles pour améliorer la productivité des entrepreneurs. Mes préférées sont Feedly (agrégateur de flux RSS pour consulter tous vos blogs préférés sur un seul site), Dropbox (stockage et partage de documents), Evernote (pour tout noter et garder sous la main listes, photos, documents, sites web, etc.), Pocket (outil très pratique pour mettre instantanément de côté des articles à lire plus tard), Dashlane (gestionnaire de mots de passe et portefeuille numérique) et Hootsuite(gestion centralisée des réseaux sociaux).
  • Calendrier de salons : pour trouver des clients directs, rien ne vaut les salons professionnels et pour trouver le salon qu’il vous faut selon votre domaine de spécialisation, vous pouvez consulter le calendrier des salons, foires et évènements organisés en France de l’Union française des métiers de l’évènement (UNIMEV).
  • Sources terminologiques : là encore, Les Piles intermédiaires nous sauve (nt ?) la mise avec une magnifique liste de glossaires et autres ressources en ligne à faire pleurer de joie tout bon linguiste. Côté outils, l’Unité coordination de la terminologie (TermCoord) du Parlement européen vous donne accès à plusieurs ressources très utiles, dont la base de données terminologique des institutions européennes IATE et un moteur de recherche pour trouver des glossaires. Vous pouvez aussi installer sur votre ordinateur l’extension de l’excellent Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNTL) (pour Firefox) et IntelliWebSearch, un outil pour automatiser vos recherches sur Internet (et dans les dictionnaires électroniques) afin d’améliorer votre productivité.

 

Voilà, c’est tout pour l’instant, mais j’ai sûrement oublié d’autres outils précieux. Alors si vous connaissez une pépite, n’hésitez pas à la partager avec les lecteurs de ce blog !

 

Pour aller plus loin :


À propos de l’auteur

Professionnelle accréditée en commerce international ayant travaillé plusieurs années comme conseillère pour les PME, Gaëlle Gagné est devenue traductrice indépendante en 2005. À la tête de Trëma Translations, elle traduit de l’anglais vers le français et partage ses connaissances en gestion d’entreprise avec ses collègues traducteurs dans un blog intitulé Mes petites affaires.

Quelles sont les habitudes des bons traducteurs?

 

Le marché de la traduction explose réellement avec une demande croissante depuis plusieurs années. Pourtant la concurrence entre traducteurs s’intensifie, entre autres, du fait de l’émergence de solutions de traduction automatique gratuites. Cette concurrence est d’autant plus rude pour les jeunes traducteurs n’ayant pas encore de portefeuille clients solide.

Pour y faire face, certains choisissent de baisser leurs tarifs. Mais la meilleure solution reste évidemment de proposer la meilleure qualité de service. Mais comment devient-on le meilleur dans son domaine ?

Nous avons recensé pour vous quelques bonnes habitudes à mettre en place pour vous inspirer et vous aider tous les jours à devenir un traducteur plus efficace.

La qualité, toujours la qualité

La qualité est votre maître-mot ! Ne portez pas préjudice à vos clients en rendant de mauvaises traductions qui pourraient avoir des répercussions pour eux. Par exemple, la traduction de notice d’utilisation d’un médicament peut avoir de graves conséquences pour vos clients mais également pour leurs propres clients (cf: notre article sur les pires erreurs de traduction de 2016). Nous vous encourageons à travailler autant que possible dans les langues que vous maîtrisez le mieux afin de restituer fidèlement le message à traduire. Vous pouvez également vous servir de bases terminologiques du domaine concerné et demander de l’aide à d’autres traducteurs plus expérimentés. N’oubliez jamais que votre client vous a fait pleinement confiance en vous choisissant pour ses traductions.

Toujours réviser ses traductions

Condition indispensable à une traduction de qualité, la relecture de sa traduction doit être systématique. L’orthographe, la grammaire, la conjugaison, la ponctuation, doivent être examinées plusieurs fois s’il le faut. En fait, vous devez être méticuleux et vous assurer de n’avoir laissé aucune erreur. N’hésitez pas à lire votre traduction à voix haute pour repérer d’éventuels soucis invisibles à l’écrit, voire à la faire relire par d’autres traducteurs .

Le client est roi mais…

Construire une base clients prend du temps, c’est pourquoi il est nécessaire de penser à long terme. Vous avez tout intérêt à ce que vos clients soient content de votre relation et fassent de nouveau appel à vous pour leurs futurs projets. Mais restez maître du choix de vos clients ! Vous n’êtes pas obligés d’accepter toutes les demandes que l’on vous transmet. En privilégiant les clients qui respectent les délais de paiement, avec qui vous entretenez de bonnes relations et qui ne cherchent pas à négocier en permanence vos tarifs, vous économiserez beaucoup de temps et d’énergie.

Chercher à s’améliorer et à progresser

En tant que débutant, traduire bénévolement peut être une bonne habitude à prendre afin de progresser avec des associations n’ayant pas forcément le budget dédié pour des traductions de qualité. Vous serez soumis aux mêmes problématiques de délais ou de localisation qu’avec des traductions « payantes » et vous serez donc mieux préparés pour affronter d’autres situations de ce type.

Cultiver sa curiosité

Bien sur, traduisez des documents qui vous intéressent (il est important d’avoir une vraie spécialité), mais n’hésitez pas à sortir également de votre zone de confort. Pour cela, le traitement de projets de traduction bénévoles est, là aussi, une bonne solution mais doit rester limité. Tous les traducteurs connaissent des périodes creuses. Faîtes fructifier ces périodes en vous lançant de nouveaux défis (nouveau domaine de spécialité, nouvelle langue).

Savoir s’organiser pour gérer son temps

Délais déraisonnables ou incompatibles avec votre planning, passez votre chemin. Le temps est l’une de vos priorités en tant que traducteur. Rendre vos traductions en retard impacte négativement votre planning. Il est conseillé de garder toujours du temps pour gérer les imprévus et surtout pour développer sa propre marque. Nous savons que c’est peu réjouissant mais ne repoussez pas les tâches administratives à plus tard, elles peuvent être fastidieuses mais le sont encore plus avec du retard.

Rester ferme sur ses prix

Définissez le tarif le plus juste et maintenez-le pour trouver des clients prêts à payer pour des traductions de bonne qualité. Si vous tirez vos prix vers le bas, il vous sera très difficile de les faire remonter. La guerre des tarifs va à l’encontre de l’image de qualité que vous souhaitez donner à vos clients. À contrario, attention à ne pas surévaluer vos compétences, c’est une erreur également courante lorsque l’on démarre dans le milieu.

S’entraider et construire sa marque

Participez à des groupes de discussion avec d’autres traducteurs. N’hésitez pas à demander des conseils et avis sur vos traductions et à aider d’autres traducteurs à trouver la signification de termes complexes, … Bref, cultivez votre réseau ! Le milieu des traducteurs est un monde beaucoup trop concurrentiel pour ne pas faire preuve de sympathie avec vos confrères. Il existe beaucoup de communautés de traducteurs sur internet (ProZTranslatorsCafé, …) pour rester au courant des dernières tendances. Tout cela va vous aider à bâtir une forte réputation sur le web notamment si vous êtes freelance.

 

Une fois toutes ces habitudes prises et respectées, vous serez d’autant plus efficace et augmenterez vos opportunités de business.

Et vous ? Avez-vous d’autres bonnes habitudes en tant que traducteur et comment les tenez-vous ? Partagez quelques conseils avec nous en commentaire et avec la communauté de traducteurs Eazylang.

Un bon traducteur doit gérer un environnement complexe au quotidien. Vous avez déjà intégré toutes ces notions et recherchez de nouveaux clients dans votre domaine d’expertise ? Inscrivez-vous sur la place de marché Eazylang. Nous mettons à votre disposition tous les outils dont vous avez besoin pour travailler dans d’excellentes conditions. 

NOUVEAUX TRADUCTEURS : 10 CONSEILS POUR BIEN DÉMARRER

Il y a quelques semaines, j’ai répondu avec plaisir à l’invitation d’une de mes professeurs de l’ÉSIT qui m’avait conviée à un de ses cours afin que je partage mon expérience avec les étudiants de la promotion 2016. La plupart envisagent d’exercer en tant que traducteurs et interprètes indépendants dès leur sortie de l’école et étaient avides de conseils pratiques pour bien démarrer.

Voici les 10 recommandations que je leur ai faites :

 

 

 

1. PRÉPAREZ VOTRE LANCEMENT

Avant de vous lancer tête baissée dans la création d’une entreprise, prenez le temps de réfléchir à ce que représente cet important choix de vie. Être indépendant offre une très grande liberté et, en général, une meilleure rémunération que l’emploi de traducteur salarié (sauf si vous êtes recruté par une organisation internationale, mais c’est un cas à part). Vous bénéficierez également d’une expérience plus variée qui vous permettra de choisir véritablement votre domaine de spécialisation. Toutefois, ces avantages ne doivent pas masquer un certain nombre de contraintes : en tant que créateur et gestionnaire d’une entreprise, vous aurez à réaliser de nombreuses tâches qui ne sont pas directement liées à votre domaine d’étude (prospecter, facturer, établir et maintenir une comptabilité, gérer vos relations clients, etc.). Êtes-vous prêt à y consacrer une part importante de votre temps ? Certains d’entre vous pourraient se sentir isolés en travaillant seuls à la maison. Sans compter que vos revenus seront, au moins dans un premier temps, aléatoires, ce qui peut susciter un stress important en période creuse. Bref, regardez la réalité en face, au besoin en demandant à des traducteurs expérimentés de vous décrire leur quotidien sans fard, afin d’éviter toute désillusion.

 

Une fois convaincu que la vie de freelance est faite pour vous, effectuez une petite étude de marché pour identifier les différents types de clients, les domaines de spécialisation porteurs, les revenus que vous pouvez espérer, etc. Les associations professionnelles sont de précieuses alliées à ce stade pour vous donner l’occasion de rencontrer des collègues en exercice et pour les rapports qu’elles publient régulièrement sur l’état de la profession. En plus du marché, étudiez également l’environnement juridique (formes d’entreprises, obligations légales, aides à la création, etc.) pour être à même de prendre les bonnes décisions au regard de votre situation.

 

Avant même de commencer à démarcher des clients potentiels, soignez votre présentation : rédigez un CV et créez des profils sur les réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, Twitter, Facebook, Viadeo…), car vos prospects ne manqueront pas de vous « googliser » pour savoir à qui ils ont affaire. Dans même, si vous ne disposez pas dans un premier temps d’un site web professionnel, assurez-vous au moins d’avoir une adresse e-mail dédiée (nanou94@yahoo.com ou barbaraetlucas@gmail.com nuisent à votre crédibilité professionnelle) et une signature automatique précisant vos langues de travail et redirigeant vos contacts vers des pages leur permettant de se renseigner sur vous. Enfin, faites imprimer des cartes de visite que vous aurez toujours sur vous, car on ne sait jamais quand on pourrait rencontrer une personne à la recherche d’un traducteur !

 

2. FIXEZ VOTRE TARIF AVANT DE PROSPECTER

Pour éviter d’être prix au dépourvu quand vos efforts de prospection vous placeront enfin en position de négocier avec un client potentiel, réfléchissez dès maintenant au tarif que vous demanderez. L’étude de marché que vous aurez réalisée (voir conseil n° 1) vous aidera dans cette démarche qui doit s’appuyer à la fois sur ce qui se pratique dans la réalité (consultez les tarifs moyens par combinaison de langue présentés dans l’étude tarifaire de la SFTet vos propres besoins (attention, comme je vous l’ai déjà expliqué votre temps ne sera pas uniquement consacré à la traduction, donc toute heure travaillée n’est pas forcément rémunérée).

 

Quoi qu’il en soit, NE BRADEZ PAS VOS SERVICES EN ESPÉRANT TROUVER DES CLIENTS ! Être un peu plus cher est paradoxalement plus vendeur pour des clients en quête de qualité (les meilleurs). Sans compter que si vous pratiquez des tarifs trop bas, vous passerez tout votre temps à traduire pour gagner peu, sans pouvoir consacrer le temps nécessaire à la recherche de contrats plus rémunérateurs.

 

3. TROUVEZ DES CLIENTS

Sachez que si vous avez du mal à trouver des clients, ces derniers ont autant de difficultés à trouver des traducteurs. Acquérir une plus grande visibilité doit donc être votre priorité. Pour cela, ne négligez aucune piste : informez la Terre entière (votre grand-mère, la boulangère, votre banquier, vos copines de yoga, etc.) que vous êtes traducteur. Vous aurez certainement droit aux questions habituelles : « vous traduisez des livres ? Combien de langues parlez-vous ?… » et aux réflexions légèrement apitoyées : « cela doit être dur, non, d’être seul à la maison toute la journée ? », mais en informant patiemment vos auditeurs vous saisirez l’opportunité de vous faire l’ambassadeur de notre beau métier et, surtout, de devenir LE traducteur professionnel du carnet d’adresses de tous ces braves gens prêts à transmettre généreusement (et gratuitement) vos coordonnées dès qu’ils entendront parler d’un besoin de traduction.

 

Le réseautage est un autre élément essentiel de votre stratégie de prospection  : maintenez des liens avec vos anciens collègues et employeurs et tenez-les informés de l’évolution de votre carrière, devenez membre d’une, ou plusieurs, associations professionnelles, notamment de votre association d’anciens élèves, afin de vous appuyer sur leurs réseaux. Contrairement à ce que pensent certains, les autres traducteurs ne sont pas vos concurrents, mais des partenaires potentiels. S’ils vous connaissent, ils pourront éventuellement faire appel à vous pour décrocher un gros contrat ou vous proposer de sous-traiter une partie de leur activité lorsqu’ils seront débordés. Alors, sortez de chez vous et allez à leur rencontre !

 

Méfiez-vous des plateformes de mise en relation, type Upwork (née de la fusion de oDesk et elance), Freelancer, Trouve-moi un freelance, etc. Ces sites proposent de mettre en relation des entreprises avec des travailleurs indépendants, mais lorsque les offres de projet sont affichées, ils fonctionnent en fait comme des enchères inversées organisant une course aux tarifs les plus bas.

 

Enfin, quel que soit votre état de famine, n’acceptez JAMAIS un contrat sans vous renseigner préalablement sur votre client potentiel. Entre les déplorables pratiques de certaines agences et les très nombreuses arnaques aux traducteurs sur Internet, les écueils sont nombreux. ne vous réjouissez pas trop vite, prêt à accepter n’importe quoi pour décrocher un contrat : commencez par rechercher une partie du texte à traduire sur Google (les arnaqueurs ne sont pas créatifs et envoient souvent le même texte des milliers de fois dans l’espoir de duper les traducteurs indépendants) et consultez les avis de vos pairs sur Payment Practices, le Blue Board de ProZ, etc. Je reviendrai sur ce vaste sujet dans un prochain billet, promis !

 

4. DONNEZ-VOUS DU TEMPS

Tous les traducteurs qui sont passés par là avant vous vous le diront : se constituer une clientèle prend environ un an. Patience est donc le maître-mot, mais prévoir une petite somme pour survivre en attendant ne fait pas de mal ! Ne vous découragez pas. Vos efforts finiront par payer, probablement au moment où vous vous y attendrez le moins. Un de mes tout premiers clients directs m’a été adressé par une amie française installée à Londres qui avait été sollicitée à la sortie de l’école par une maman, directrice marketing d’une PME, pour traduire le site web de sa société (avis aux clients potentiels : cette histoire aurait pu mal tourner si mon amie n’avait pas une « vraie » traductrice dans son carnet d’adresses !)

 

5. COMMENCEZ PAR LES AGENCES

Pour décrocher plus rapidement vos premiers contrats, frappez aux portes des agences de traduction. Ces intermédiaires ont le mérite de vous faciliter la recherche de clients, ce qui a un coût bien sûr (vos prestations seront généralement moins bien rémunérées que si vous facturiez directement un client), mais offre une expérience très formatrice. En effet, les agences sont en mesure de vous fournir des missions variées et, à condition de bien les choisir, contribueront à accroître votre rigueur par la révision attentive de votre travail.

 

Pour identifier les meilleures, fiez-vous une fois encore à vos collègues (certains forums comme ProZ ou le Translator’s Cafe compilent les commentaires de traducteurs) et exercez votre bon sens pour ne pas faire les frais de pratiques douteuses. Par exemple, considérez que vous n’avez pas à subir de pressions pour baisser votre tarif : puisque vous ne l’avez pas fixé au hasard, il doit donc simplement être accepté ou refusé. Méfiez-vous également des fausses promesses de type « facturez moins cher maintenant pour travailler plus à l’avenir » et n’acceptez jamais d’être payé à condition que le client final ait lui-même réglé sa facture (c’est tout simplement illégal). Dans le même esprit, plutôt que d’effectuer à titre gracieux moult tests de traduction, proposez des extraits de votre travail présentant la source en regard de la cible (après tout, on ne demande pas une consultation d’essai à un médecin ou un test de créativité à un graphiste !). Enfin, même si la question peut être débattue, je trouve les rabais pour « fuzzy matches » abusifs, car rien ne garantit la qualité des segments enregistrés dans la mémoire de traduction que vous devrez utiliser et dont vous aurez, de toute façon, à adapter le contenu.

 

Pour résumer, votre relation avec une agence est une entente commerciale entre deux entreprises, les termes de votre collaboration sont donc librement négociables. Même si certaines abusent de leur position dominante pour faire pression sur des professionnels DONT ELLES ONT BESOIN POUR EXISTER, vous n’êtes pas tenu de tout accepter sous prétexte de décrocher un contrat.

 

6. FAITES PREUVE DE PROFESSIONNALISME

Il ressort du point précédent que vous devez absolument vous considérer comme un professionnel et vous présenter en tant que tel. Dans cet objectif, rédigez des conditions générales de vente qui serviront de base à vos négociations commerciales et établiront dès le départ les modalités de paiement et les obligations de chacune des parties.

 

Par ailleurs, mettez un point d’honneur à respecter scrupuleusement les délais et les consignes. Au moindre doute, faites des recherches et si vous ne parvenez pas à trouver vous-même la réponse, posez des questions à votre donneur d’ordre. Personne ne lit un document plus attentivement qu’un traducteur, vous êtes donc un atout précieux pour l’auteur et un filet de sécurité avant la publication de son texte. Signalez respectueusement toute coquille ou maladresse, en étant conscient d’offrir de la valeur ajoutée tout en contribuant à asseoir votre réputation professionnelle. En outre, relisez toujours attentivement votre travail, même s’il doit être révisé par un tiers.

 

7. FAITES-VOUS RECOMMANDER DÈS VOS PREMIERS CLIENTS

Lorsque vous renvoyez votre traduction, ou peu de temps après, sollicitez l’avis de vos clients sur votre prestation. Leurs témoignages constituent un outil précieux pour améliorer la qualité de votre travail et convaincre d’autres agences ou clients directs de vous faire confiance. Même si peu de traducteurs parviennent à s’y astreindre dans les faits, vous devriez prospecter continuellement pour maintenir un niveau d’activité régulier. En effet, un important donneur d’ordre peut à tout moment renoncer à un projet ou faire appel à un autre prestataire, mieux vaut donc répartir le risque de perte financière en maintenant un portefeuille de clients (sans compter que travailler pour un seul donneur d’ordre peut être considéré par l’URSSAF comme une forme de salariat déguisé, lourd de conséquences). Afin d’augmenter vos chances de recueillir ces précieux avis, privilégiez une approche directe en simplifiant au maximum la tâche des personnes sollicitées. Vous pouvez par exemple envoyer une demande de recommandation via LinkedIn ou créer un questionnaire rapide à l’aide d’applications de sondage gratuites comme Survey Monkey.

 

Les périodes creuses sont propices au développement de votre activité : profitez-en pour vous former dans vos domaines de spécialité, acquérir de nouvelles connaissances ou aller à la rencontre de traducteurs. Si vous avez recours à la formation, sachez qu’il est possible de vous faire rembourser tout ou partie des frais engagés par le Fonds interprofessionnel de la formation des professions libérales (FIFPL) (code NAF : 7430 ZS).

 

8. NE VOUS SPÉCIALISEZ PAS IMMÉDIATEMENT (MAIS NE TARDEZ PAS TROP NON PLUS)

Les traducteurs ne sont pas omnipotents et sont même bien meilleurs lorsqu’ils se concentrent sur un certains types de textes. En réduisant le nombre de sujets que vous accepterez de traiter, vous limiterez certes la taille du marché ciblé, mais aurez accès à des contrats plus rémunérateurs, confiés uniquement à des professionnels expérimentés. Pour être viable, une spécialisation doit rester relativement vaste pour faire face à d’éventuels retournements de situation économique dans un secteur d’activité (traduction juridique, technique, financière, marketing, etc.), mais peut aussi être très étroite pour vous positionner sur un marché de niche (vous devenez alors LE traducteur spécialisé dans la culture d’orchidées ou les techniques de soin bucco-dentaire). Pour guider votre choix, interrogez-vous sur ce qui vous plaît et ce que vous traduisez le mieux. Une fois que vous aurez opté pour un domaine, vous pourrez alors consacrer du temps à parfaire vos connaissances et votre savoir-faire, afin de produire des traductions de qualité qui passeront pour avoir été rédigées par un professionnel du domaine.

 

9. UNE FOIS SPÉCIALISÉ, ADRESSEZ-VOUS DIRECTEMENT AUX CLIENTS

Maintenant que vous avez cerné le marché à développer (le domaine d’activité dans lequel vous vous êtes spécialisé), vous êtes prêt à vous adresser aux entreprises qui pourraient avoir besoin d’un traducteur qualifié. En contournant les agences, vous gagnez un accès direct aux donneurs d’ordre et augmentez généralement vos perspectives de rémunération.

 

Sachez toutefois que cette approche a aussi son lot d’exigences : les clients directs sont souvent moins informés de la nature du travail des traducteurs et ont besoin d’être « éduqués » en ce sens pour la mise en place d’une collaboration fructueuse. Expliquez succinctement votre démarche en indiquant qu’il vous faudra être au fait des spécificités de leur entreprise et de leur stratégie, précisez les délais à prendre en compte, demandez à ce qu’on vous transmette les coordonnées d’une personne-ressource à qui vous pourrez éventuellement vous adresser pour clarifier certains points et insistez sur la nécessité d’une relecture par un tiers (en interne ou en externe, organisée par vous).

 

Vous devrez sans doute consacrer plus de temps à la « gestion client », mais cet investissement se révélera vite judicieux pour la mise en place d’une relation de confiance dans la durée. De plus en plus d’entreprises préfèrent avoir affaire à des traducteurs indépendants qui connaissent leurs spécificités et leurs enjeux, plutôt qu’à des agences qui se révèlent souvent incapables de leur fournir des prestations de qualité constante. Pour les fidéliser, soyez prêts à en faire un peu plus (les rencontrer en personne, faire de la veille sur leurs marchés dans votre langue cible, être disponible dans les temps forts de leur activité, etc.) et à gagner en visibilité (identité visuelleprésence sur le webparticipation à des salons, etc.) pour mieux vous intégrer dans leurs équipes.

 

10. NE RESTEZ PAS SEUL FACE À VOS INTERROGATIONS

Au fil de votre parcours d’entrepreneur, vous vous sentirez parfois seul et démuni face à certaines questions. Dans ces moments de doute, n’hésitez pas à vous appuyer sur des réseaux (d’entrepreneurs, d’anciens élèves, de traducteurs, etc.) qui rassemblent des professionnels ayant rencontré les mêmes difficultés avant vous et à même de comprendre votre situation. La vie de freelance, n’est pas un désert solitaire : c’est même une excellente opportunité de partage pour qui sait s’ouvrir aux autres. Alors, n’hésitez pas, rejoignez une ou plusieurs associations professionnelles et, lorsque vous serez à votre tour lancé, rendez aux suivants tout ce dont vous aurez su si bien profiter…

 

Bon vent !

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GARE AUX ARNAQUES À LA TRADUCTION

Vous avez récemment créé une entreprise et commencez à travailler régulièrement en tant que traducteur indépendant. La vie est belle : vos clients vous apprécient et vous récoltez enfin le fruit de vos efforts, bref, tout va bien, jusqu’à ce que vous attiriez l’attention des escrocs qui profitent de la numérisation et de la globalisation des services pour faire les poches aux traducteurs et autres travailleurs indépendants présents sur Internet. Pour mieux les démasquer et vous éviter de perdre du temps (ou pire de l’argent !) en tombant dans leurs filets, plus ou moins grossièrement tissés, je vous présente ici les tactiques qu’ils emploient communément et les mesures de bon sens à adopter pour vous protéger.

CEUX QUI VOLENT VOTRE TRAVAIL

  • Le client fantôme : Celui-là n’existe tout simplement pas. C’est une personne, ou une société, créée de toutes pièces en vue de solliciter vos services et d’obtenir une traduction qui ne sera jamais payée. Lorsque vous aurez accompli votre tâche et demanderez à être réglé, tout contact cessera séance tenante et vous serez incapable de joindre votre donneur d’ordre et encore moins de le contraindre à s’acquitter de ses obligations.
  • Le client dont l’identité est frauduleusement utilisée : Encore plus retors, certains escrocs n’hésitent pas à se présenter comme les représentants de sociétés légitimes, voire à se faire passer pour des employés de celle-ci afin de vous demander une traduction. Là encore, vous ne serez pas payé, puisque lorsque vous présenterez votre facture, personne n’aura connaissance de la moindre commande, ni même de votre existence !

 

Comment éviter de se faire avoir :

  • N’acceptez JAMAIS de travailler pour une personne ou une société dont vous n’avez pas vérifié la légitimité : commencez par rechercher son nom, son adresse et sa présence en ligne au moyen d’un moteur de recherche. Pour aller plus loin, des outils mis à disposition par le Translator Scammers Directory permettent de confirmer la validité d’un numéro de téléphone, d’un compte bancaire, etc.
  • Plus rapide et plus efficace, vous pouvez souscrire à des services payants vous renseignant sur la réputation de vos clients potentiels : Payment PracticesProZ Blue Board, etc.
  • Enfin, pour pouvoir justifier de toute commande passée, il vous faudra systématiquement obtenir un devis signé (une acceptation par e-mail a valeur de preuve, sous réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont elle émane) ou un bon de commande émis par le donneur d’ordre ou un représentant officiel de celui-ci.

 

CEUX QUI VOLENT VOTRE RÉPUTATION

  • Le voleur de CV : l’usurpation d’identité de traducteurs est malheureusement de plus en plus répandue. L’idée est relativement simple et facilitée par la nature de notre métier : il suffit de copier intégralement votre CV, puis de modifier (ou non) votre nom et vos coordonnées pour proposer vos services à des milliers d’agences et d’entreprises dans le monde entier. Celles qui auront le malheur de faire confiance à votre double maléfique et lui confieront un texte recevront une traduction automatique de piètre qualité et, pour peu qu’elles ne la fassent pas immédiatement réviser, se verront envoyer une facture qu’elles paieront sans se douter de rien… jusqu’à ce que le charabia qu’elles ont acheté soit largement diffusé. Vous imaginez la suite : escroc injoignable, traducteur innocent vite trouvé sur Internet, coups de fil furieux, menaces de représailles, précieuse réputation sévèrement entachée, voire ruinée…

 

Comment éviter de se faire avoir :

  • Le premier réflexe à avoir pour éviter d’être victime de ce type d’arnaque est d’éviter la diffusion de votre CV. Décrivez votre expérience professionnelle sur LinkedIn, sur le site de votre association professionnelle ou autre, mais ne permettez pas qu’il puisse être téléchargé.
  • Établissez votre présence en ligne en multipliant les profils sur les réseaux sociaux et indiquez très clairement vos coordonnées pour que chacun puisse vous trouver plus facilement et vérifier les informations vous concernant.
  • Si vous avez été victime d’un vol d’identité et que vous connaissez l’adresse utilisée par l’usurpateur, précisez sur vos profils en ligne que vous n’avez rien à voir avec la personne qui l’utilise et dénoncez-la sur des sites spécialisés comme le Translator Scammers Directory.

 

CEUX QUI VOLENT VOTRE ARGENT

  • Quand il faut payer pour travailler : à la fois simple et redoutablement efficace, cette pratique malhonnête consiste à vendre un service inutile. Nouvellement installés à leur compte, encore peu au fait des pratiques de leur profession et soucieux de décrocher leurs premiers contrats, des indépendants peuvent, en effet, aisément se laisser convaincre qu’il leur faut obtenir une certification, s’inscrire sur un portail, souscrire à un service de mise en relation ou acheter un outil révolutionnaire pour accéder à des clients ou décrocher des contrats qui, au mieux, seront loin d’être aussi fabuleux qu’espéré et, au pire, ne se matérialiseront jamais !
  • Le trop-payé à rembourser : cette fraude très répandue consiste à appâter un traducteur en lui proposant un contrat de rêve (texte intéressant, délais confortables ET rémunération généreuse). S’il accepte de donner suite à cette offre alléchante, il reçoit alors un chèque (parfois d’un montant supérieur au montant de la prestation) qu’il dépose à la banque avant que l’escroc demande quelques jours plus tard à être remboursé (en général par Paypal, pour que le transfert de la somme s’effectue avant que son chèque soit, bien évidemment, déclaré sans provision).
  • La fraude 419 dite « à la nigériane » : grand classique de l’escroquerie, ce type d’escroquerie existait bien avant la naissance de l’Internet, mais son pouvoir de nuisance a été décuplé depuis. Son principe consiste à faire miroiter une commission sur une fabuleuse cagnotte (constituée de centaines de milliers, voire millions, de dollars en général bloqués dans un pays d’Afrique de l’Ouest, mais parfois aussi en Irak, en Iran, etc.) en échange du paiement de « menus » frais à avancer pour la récupérer. La cagnotte n’existe évidemment pas et les sommes avancées pour faciliter son transfert seront à jamais perdues.

 

Comment éviter de se faire avoir :

  • Par principe, restez sur vos gardes : « si c’est trop beau pour être vrai, ça l’est probablement » nous dit la loi de Murphy.
  • Il convient de se montrer particulièrement vigilant dans ses relations avec des clients potentiels afin de repérer les escrocs. Parmi les détails qui doivent vous alerter, citons une mauvaise maîtrise de la langue du message reçu, un discours peu professionnel dans son contenu, des pratiques contraires aux usages comme l’acceptation immédiate d’un devis ou la proposition spontanée d’un paiement d’avance, des pressions pour vous faire prendre une décision rapidement et, dans une moindre mesure, une adresse de messagerie gratuite ou l’absence de signature professionnelle. Cette vigilance est d’ailleurs de mise pour tout nouveau contact avec un client potentiel, quel que soit le contexte.
  • Vérifiez toujours les informations dont vous disposez : entrez un paragraphe du texte qu’on vous propose de traduire dans un moteur de recherche et le nom de votre contact sur les forums de traducteurs afin de déterminer s’ils sont liés à des escroqueries.
  • N’acceptez pas les chèques de personnes ou d’entités que vous ne connaissez pas. Ce mode de paiement est très peu utilisé en dehors de la France, notamment parce qu’il sert fréquemment de support à différents types de fraudes. Par mesure de précaution, n’hésitez pas à demander un acompte ou un paiement d’avance (mais pas par chèque !).

 

Cette liste est malheureusement loin d’être exhaustive et les escrocs savent faire preuve de créativité. Restez donc vigilants et n’hésitez pas à partager votre expérience si vous avez été victime ou témoin de pratiques frauduleuses visant les traducteurs.

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